Réconcilier le citoyen avec l'espace où il vit, telle est la politique d'aménagement du territoire orientée vers les populations des zones d'ombre, initiée par le président de la République. Il s'agit de réinsérer la population, rendre son milieu viable, mais aussi rendre ces zones difficiles vitales, et les insérer dans l'appareil de production. Le gouvernement vise à rattraper les retards enregistrés par le passé. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est Brahim Merad, conseiller auprès du président de la République chargé des zones d'ombre, qui l'expliquait, hier dimanche, sur les ondes de la Chaîne 3, faisant savoir que 15 044 zones ont été identifiées dans 1 541 communes répertoriées comme étant « pauvres et isolées », et qui abritent 8 millions d'habitants. Brahim Merad définit une zone d'ombre comme étant « une région isolée des centres de vie, démunis de toutes les commodités, en eau potable, électricité, gaz, accès difficile aux écoles et manque d'équipements sanitaires ». Ces zones qui sont situées au pied des monts, au niveau des steppes, loin des centres urbains, « sont des régions marginalisées, qui vivent à l'ombre des centres urbains », poursuit-il. Et c'est dans le cadre de l'équilibre régional, l'équité sociale et le droit au développement, que le président de la République s'est engagé pour que cet équilibre soit rétabli, rappelle-t-il. Le conseiller auprès du président de la République insiste sur l'objectif de la politique de « fixation » des populations « là où elles se trouvent », afin d'éviter l'exode vers les centres urbains et le phénomène des bidonvilles. « Les citoyens de ces zones d'ombre doivent accepter leur condition, mais dans la mesure où toutes les commodités soient mises en place ». Dans ce sens, l'invité de la Radio nationale n'a pas manqué d'insister sur l'urgence de l'opération. Il dira qu'au titre de l'année 2020, alors que la loi de finances était déjà établie et il n'y avait pas de dépenses orientées vers le développement de ces zones, des projets ont néanmoins été lancés et des opérations ont été engagées pour une enveloppe de 480 milliards de DA qui couvre 40% du programme. «Au total, 12 831 projets ont été financés en 2020 », dira-t-il, citant 6 028 projets achevés, 3 916 en cours de réalisation et 2 896 en voie de lancement. Il rappellera que la loi de finances 2021 prévoit 50% des PCD (Plans communaux de développement), dédiés aux zones d'ombre, soit l'équivalent de 50 milliards de dinars affectés à ces zones nécessiteuses. En sus de cela, 40 millions de DA du budget du ministère de l'Habitat seront consacrés à l'amélioration du bâti de ces régions et aux réseaux d'assainissement qui constituent une menace sanitaire sur la population. « Réconcilier le citoyen avec son environnement » renvoie, selon lui, à une politique de fixation des populations rurales grâce à l'apport des collectivités locales, mais cette politique vise aussi à encourager l'activité économique et, par delà, la création de postes de travail en faveur des jeunes par la création de PME et de coopératives, avec la contribution de plusieurs départements ministériels, à savoir les PME, la solidarité nationale, la famille et la condition de la femme, ainsi que le ministère de l'Emploi. « Ces espaces sont appelés à donner la chance aux populations avec la création de zones d'activité .» Enfin, parlant des fonds de financement des projets des zones d'ombre, le conseiller auprès du président de la République dira que « ces projets seront initiés grâce à l'apport de la fiscalité locale ». A. B.