La semaine a été pénible. On ne les voit pas parce qu'ils sont invisibles mais surtout parce qu'ils sont « inchoufables ». Mais on les devine en train de jubiler. Madame Noria Benghabrit, qui a été un temps leur pire cauchemar, est dans un tribunal. Ils n'ont pas pris la peine de vérifier à quel titre elle a été convoquée par la justice, eux l'avaient déjà condamnée longtemps avant ça. Reconnaissons-leur une chose : ils ne sont jamais dans les combats d'arrière-garde, ils ne se trompent ni de guerre ni d'ennemi. Madame Benghabrit menaçait un terrain stratégique qui leur était conquis, qui leur est toujours conquis d'ailleurs : l'école. Alors, quand ils ont entendu qu'elle était convoquée par la justice, ils sont repartis à la charge. Madame Benghabrit est convoquée en qualité de témoin, ravalez votre venin, ravalez votre bave. La semaine a été pénible. Takfarinas a (encore) fait un clip. Plutôt sobre quand on connaît sa disponibilité à l'audace, voire à la provocation, le clip est dédié à la Kabylie. Pour les vigiles gardiens d'un temple fantasmatique, c'était déjà pénible pour un artiste qui ne coule pas dans leur moule sclérosé de chanter en kabyle. Manifestement, c'est plus grave pour Tak : il est kabyle, il chante la Kabylie en kabyle en intégrant des standards non agréés par l'académie des anachronismes glaciaires. C'est pénible mais il y a une consolation : dans l'affaire, ce n'est pas Takfarinas qui est ridicule. La semaine a été pénible. Le vaccin contre le coronavirus est là, de nombreux pays ont déjà commencé l'opération de vaccination mais les derniers jours dans notre vaste et beau pays ont été plutôt polémiques. Polémique sur des déclarations officielles pas toujours cohérentes, polémique sur le choix du vaccin et polémique sur ses prix. Il faut dire que l'écart entre les prix des différents vaccins disponibles sur le marché n'est pas compréhensible pour tout le monde. Il l'est encore moins pour les Algériens toujours habités par leurs vieux traumatismes. Il fut un temps où chaque transaction commerciale, surtout quand elle est de cette importance, est une opportunité pour nos responsables de se sucrer et plutôt grassement. Pour l'Algérien ordinaire, il est difficile de croire que ça a changé. Disons que la semaine a été moins pénible, puisqu'il faut terminer sur une bonne note à l'occasion des fêtes de fin d'année. Quelque part, dans une maison de retraite française, une histoire d'amour belle et émouvante entre un homme de 91 ans et une femme son aînée d'une année. Ils en ont parlé les yeux humides de bonheur, surtout quand l'amoureuse racontait comment elle rejoignait son amoureux dans sa chambre. Magique. S. L.