Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique s'attelle à améliorer l'opération de l'enseignement à distance à travers l'élargissement du réseau internet et l'amélioration du débit dans les établissements universitaires. Pour ce faire, il a lancé un cahier des charges pour renouveler les équipements indispensables pour supporter le nouveau débit. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Insistant sur le rôle important que joue l'enseignement à distance en ces temps de crise sanitaire de Covid-19, le ministre de l'Enseignement supérieur reconnaît tout de même que ce mode d'enseignement n'est pas facile. Il évoque ainsi les nombreuses difficultés rencontrées, notamment le problème d'interactivité enseignant-étudiant généré, dit-il, par «un manque de formation des enseignants», mais aussi par la qualité du réseau internet et du débit. Abdelbaki Benziane estime que l'enseignement à distance nécessite d'être amélioré dans les établissements universitaires. Pour ce faire, il rappelle la mise en place d'un groupe de travail mixte entre son département et celui des télécommunications, pour s'atteler à trouver des solutions aux problèmes techniques. «Nous avons déterminé le problème et mis en place des procédures pour augmenter le débit dans les universités et améliorer le réseau internet», a-t-il dit hier lors de la conférence nationale des universités tenue à Alger. Seulement, ces opérations ne peuvent se concrétiser sans le renouvellement des équipements. «Ça ne sert à rien d'augmenter le débit avec un équipement qui n'est pas adapté, puisque les équipements actuels ont été déterminés par rapport à un réseau précis et un débit précis», a-t-il expliqué. Pour l'acquisition de ces nouveaux équipements, un cahier des charges a été lancé par son département. «Nous avons pris les devants pour pouvoir changer les équipements et élargir le réseau internet et augmenter le débit. Certes, ça va prendre du temps, mais nous faisons le maximum pour accélérer la démarche», a-t-il ajouté. Le ministre précise qu'avant la pandémie de coronavirus, seuls 10% des établissements de l'enseignement supérieur avaient adopté l'enseignement à distance. «Nous avons été tous pris au dépourvu, mais à partir du moment de la généralisation de ce type d'enseignement, nous sommes en train de faire un effort pour pouvoir l'améliorer», a assuré M. Benziane. En attendant, poursuit-il, «nous avons des cours sur les plateformes des universités et une partie des cours en présentiel. Nous dispensons 16 heures par semaine en présentiel, soit les deux tiers du parcours de formation qui concerne les enseignements fondamentaux, afin de garantir la qualité de l'enseignement». Quant aux enseignants, il souligne qu'ils sont en train d'être formés sur des cycles courts pour pouvoir s'adapter à l'enseignement à distance. Evoquant les œuvres universitaires, le premier responsable du secteur de l'enseignement supérieur a affirmé que la gestion d'un si vaste secteur en ces temps de crise sanitaire reste une mission difficile. «Nous sommes en train de suivre, mais l'opération n'est pas facile. Nous avons, d'ailleurs, demandé à l'ensemble des étudiants, des enseignants et des travailleurs du secteur de nous alerter là où il y a un problème. Nous avons besoin d'être alertés et d'être interpelés chaque fois qu'il y a une défaillance quelque part», a-t-il noté. Et de rappeler que son secteur compte pas moins de 1,65 million d'étudiants, 109 établissements universitaires répartis à travers 48 wilayas, 66 directions des œuvres universitaires, avec plus de 400 résidences universitaires à travers le territoire national. Afin de respecter les principes du protocole sanitaire adopté par le ministère de la Santé, le ministre a précisé que l'organisation pédagogique a été élaborée de sorte que la totalité des étudiants ne soit pas présente dans les universités. «L'enseignement a été organisé différemment, en groupes d'étudiants, ce qui se répercute sur les œuvres universitaires. Seul un tiers des étudiants sera présent dans les résidences universitaires, et 50% dans les transports», a-t-il détaillé, avant de souligner que le respect du protocole sanitaire est l'affaire de tous, pas uniquement celle des responsables. Ry. N.