Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, a mis le doigt, hier, sur les défaillances rencontrées lors de la rentrée universitaire 2020-2021, en admettant particulièrement que ses services "ont été surpris" par l'état déplorable de l'internet pour le lancement de l'enseignement à distance adopté dans le cadre d'un système hybride qui comprend aussi l'enseignement en présentiel. En marge de la conférence nationale des universités qu'il a présidée, Abdelbaki Benziane a indiqué que ses services ont été alertés, au moment de faire l'évaluation de l'enseignement à distance, de nombre de problèmes. À commencer par le manque d'interactivité enseignant-étudiant. Ce problème, généré par un manque de formation des enseignants, a été pris en charge par la formation de ces enseignants sur des cycles courts. Il y avait aussi le problème du réseau internet et du débit, pour lequel il a été entrepris de se rapprocher du ministère de la Poste et des Télécommunications, avec lequel il a été mis en place un groupe de travail mixte qui est sorti avec des conclusions pour augmenter le débit dans les universités. Le ministre a révélé que parmi les procédures mises en place pour faire face à ce problème, il y a le renouvellement des équipements actuels, avec pour objectif de multiplier par 10 le débit d'internet, comme affirmé lors de son intervention devant les recteurs. M. Benziane a admis, à ce propos, que "nous avons tous été pris de court". Il précisera, en outre, que "si on revenait en arrière, l'expérience de l'enseignement à distance ne concernerait qu'environ 10% des établissements, c'est-à-dire les mieux dotés aussi bien en équipement qu'en formation". Le ministre, qui a souligné les efforts pour sa généralisation, a admis également l'existence de difficultés qui sont en train d'être prises en charge. Ainsi, s'agissant du système LMD, M. Benziane, qui a indiqué qu'il a été adopté par de nombreux pays d'Europe et d'Amérique du Nord, plaide plutôt pour la révision de certaines spécialités en vue de les adapter aux spécificités socioéconomiques locales. Cela demeure notre objectif. Et à une question sur les dysfonctionnements dans le transport universitaire et les cités universitaires, le ministre de l'Enseignement supérieur a reconnu l'envoi d'inspecteurs qui ont mis au jour l'existence de dépassements, mais que "ces défaillances ne doivent pas être généralisées, car nous avons des établissements qui sont aux normes", a-t-il soutenu. Selon le ministre, le secteur a les conditions et les moyens de les prendre en charge, en voulant pour preuve la mise en œuvre d'"un protocole sanitaire précis qui fait obligation de ne pas prendre plus de 25 étudiants par bus et de respecter les 6 mètres d'espace réservés à l'hébergement de l'étudiant". Et d'ajouter : "L'opération n'est pas facile car le secteur est très vaste : il compte 1 650 000 étudiants, 109 établissements universitaires répartis sur 48 wilayas et 66 directions des œuvres universitaires avec plus de 400 résidences universitaires à travers le pays." Le ministre a également rappelé "l'organisation des enseignements par groupe d'étudiants de sorte qu'il n'y aura qu'un tiers des étudiants dans les campus, afin de faciliter leur prise en charge". Il a soutenu qu'à la phase du diagnostic devrait succéder un assainissement qui est préparatoire à la réflexion sur la réforme du système des œuvres universitaires à travers ses quatre dimensions, à savoir : bourse, hébergement, restauration et transport.