La disparition de l'écrivain et traducteur Merzak Bagtache a ému le milieu littéraire et intellectuel algérien. Décédé à l'âge de 75 ans des suites d'une longue maladie, l'auteur de La fin d'un corsaire était apprécié pour son style et son érudition. Les réactions et témoignages sur la vie, l'œuvre et la personnalité de Merzak Bagtache pleuvent depuis samedi sur les réseaux sociaux et les médias. On salue une figure incontournable de la littérature moderne algérienne et un esthète des mots connu pour sa discrétion et son travail rigoureux. Né en 1945, l'écrivain commence comme journaliste à l'APS dès l'indépendance et collabore avec des noms de journaux algériens et étrangers, tant arabophones que francophones. Parfait trilingue et diplômé en traduction, il écrivait romans et nouvelles en français et en arabe et a également traduit un certain nombre de romans étrangers vers l'arabe. Il a reçu, par ailleurs, plusieurs prix pour son œuvre littéraire dont le plus récent fut le prix Assia Djebar pour son roman Autobiographie de la pluie. Merzak Bagtache a miraculeusement survécu à un attentat islamiste en 1993. Plusieurs écrivains et intellectuels ont salué la mémoire de cet «immense» créateur amoureux de la langue arabe. Le romancier Wassiny Laredj regrette «un grand écrivain, figure de proue de toute une génération» dont la disparition «me fait plus que jamais percevoir la trahison de la mort». De son côté, l'écrivain Habib Sayah évoque un homme «généreux, intègre et fier. L'un des meilleurs romanciers et nouvellistes de sa génération et un traducteur de génie». Quant à Amine Zaoui, il fait ses adieux à «un écrivain vrai, un humaniste sans bords, un ami dont la disparition rend la plume orpheline». Merzak Bagtache est l'auteur de plusieurs ouvrages dans les deux langues, dont Les oiseaux de l'après-midi, Les criquets marins, Le sang des gazelles, Chant de mort et de résurrection , etc. L'auteur a été enterré hier dimanche au cimetière d'El-Kettar à Alger. S. H.