L'Association nationale des commerçants algériens (ANCA), qui se présente comme un interlocuteur officiel des autorités, dévoile une série de propositions dans le but de freiner la hausse des prix qui risque de soumettre à rude épreuve le pouvoir d'achat des Algériens en 2021. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est la situation boursière engendrée par la baisse vertigineuse de la valeur de la monnaie nationale qui risque d'impacter sévèrement la situation financière des Algériens en 2021. Une situation qui commence à donner des signes d'appréhension que l'ANCA reconnaît, par la voie de son président, qui tente tout de même de soumettre une série de propositions au gouvernement, à même d'atténuer la courbe ascendante de la mercuriale sévèrement impactée par la crise sanitaire de Covid-19. Hier mercredi, au siège de l'ANCA, le président Tahar Boulenouar a fait un exposé sur la situation du secteur du commerce national dans lequel il a fait un éclairage, devant la presse, sur les propositions de l'association pour l'organisation du marché national, ainsi que les démarches à entreprendre dans le domaine de la production nationale et aussi le rôle des acteurs du secteur du commerce. D'emblée, il a réfuté l'augmentation des prix de certains produits, à l'instar du sucre, fixé officiellement à 90 DA pour les ménages en raison de la subvention de l'Etat, mais qui ne l'est pas pour les industriels puisque le produit a subi une hausse de 5 DA. C'est dans ce contexte qu'il dénonce l'anarchie qui règne sur le marché de la consommation, imputant la responsabilité aux producteurs qui, selon lui, n'usent pas de transparence par manque d'informations sur les prix malgré la disponibilité d'internet et des médias nationaux. Sur un autre volet, l'ANCA fait le constat sur un déficit de 500 marchés, parlant du gros, du détail et de proximité. Mais « c'est la multiplication des marchés de gros qui est à la source de la stabilité des prix », dira Tahar Boulanouar. Ajoutant que les répercussions de ce manque encouragent inévitablement la prolifération de l'informel. « L'Algérie a besoin de pôles commerciaux régionaux spécialisés dans l'habillement, l'électroménager, et l'agroalimentaire, dira-t-il, alors que dans le domaine des fruits, la disponibilité à travers tout le territoire national est satisfaisante.» C'est dans ce contexte qu'il appelle le gouvernement à libérer le foncier industriel pour la réalisation des marchés de gros « spécialisés ». Par ailleurs, dans le domaine de la production nationale, l'ANCA appelle le gouvernement à accompagner les importateurs à se convertir dans la production. « Ce sont des opérateurs crédibles qui contrôlent les réseaux de distribution, et de ce fait, ils détiennent le potentiel de futurs producteurs industriels. L'ANCA a été sollicitée pour la concrétisation de cette initiative », révèle son président. Ce dernier ajoutera que le nombre des importateurs recensés en Algérie s'élève à 40 000 opérateurs pouvant générer des milliers de postes d'emploi. De plus, il a mis en valeur l'importance du marché algérien de la consommation évalué à « 5 milliards de dollars, rien que pour les créneaux de l'habillement et du textile », précise-t-il. Ajoutant qu'en matière de chaussures, les Algériens consomment près de 70 millions de paires par an. Enfin, l'ANCA ne cache pas ses inquiétudes quant à la flambée des prix en 2021 et, pour cela, elle appelle à multiplier l'offre afin de stabiliser les prix. Questionné sur le problème de la disponibilité des céréales, Tahar Boulanouar rassure que l'Algérie dispose d'un stock suffisant pouvant couvrir une période allant jusqu'à la fin du printemps 2021, selon des informations, dira-t-il, recueillies auprès de l'OAIC, du ministère de l'Agriculture, du ministère du Commerce et des minoteries. A. B.