Le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) appelle à faire sortir les industries de l'anonymat et de les pousser à travailler ensemble dans l'optique de conquérir le marché africain. Il préconise, à ce titre, l'ouverture de zones franches dans le continent et la création d'un guichet unique afin d'ouvrir le champ au libre-échange avec les pays du Sud et de renforcer le tissu industriel. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Le pays est industrialisé mais pas assez connecté, a estimé, jeudi dernier, Abdelwahab Ziani, président de la CIPA, lors de son passage à la Radio nationale Chaîne 3. Selon lui, la politique de l'Algérie est aujourd'hui claire et le modèle est déjà tracé. « Il faut arriver dans un premier temps à gagner en autonomie sur certains produits en interne avant d'aller à l'externe dans le continent africain », précise-t-il. Il signale que l'Algérie se replie sur elle-même, pendant que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) avance à un certain rythme. Il est important, à ce stade, que nous suivions le pas, explique-t-il. « Il est nécessaire de penser à ouvrir notre ciel afin de voyager, travailler et approcher des entreprises à fort potentiel commercial. » Abdelwahab Ziani plaide, dans ce sens, pour l'ouverture des zones franches et la création du guichet unique qui donnera accès au marché africain. Pour ce faire, ce dernier suggère que l'Etat accompagne les grandes entreprises pour que celles-ci appuient à leur tour les petites et moyennes entreprises, TPMI. Abdelwahab Ziani souhaite que les Salons du Mouggar de Tindouf ou encore l'Assihar de Tamanrasset deviennent des comptoirs de vente. Ces zones doivent être valorisées, appuie-t-il, en travaillant plus. « L'objectif est de réussir à drainer les matières premières du Nord vers le Sud et avoir des zones franches pour exporter », a-t-il précisé. Au fil de son intervention, le président de la CIPA est également revenu sur la réunion qui a regroupé, la semaine dernière, les opérateurs économiques et le président de la République Abdelmadjid Tebboune portant sur la concrétisation du plan de relance économique. Abdelwahab Ziani fait savoir que le chef de l'Etat a tracé le cap après le Covid-19 qui consiste en la levée des obstacles et contraintes bureaucratiques qui bloquent l'investissement. En tant qu'opérateur économique, la CIPA « a insisté sur l'impératif d'entreprendre une refonte du système bancaire et fiscal », poursuit-il. D'après Abdelwahab Ziani, les entreprises algériennes sont en perte de vitesse, du fait de la pandémie mais aussi de la crise économique qui a précédé l'apparition du Covid-19. Il estime que cette situation a été induite non pas par les industriels mais par « les institutions étatiques ». Les pratiques bureaucratiques sont, selon lui, plus pénalisantes pour les opérateurs économiques que le Covid en lui-même. L'acte d'investir est devenu tout simplement « impossible », dit-il. La solution réside, selon lui, dans l'accompagnement des petites et moyennes entreprises, car « locomotives de tout développement économique ». Abdelwahab Ziani appelle, à ce titre, à encourager les TPME qui investissent par exemple dans la transformation agricole. Il rappellera d'ailleurs que la Cipa a récemment organisé une rencontre avec le ministre de l'Agriculture pour réfléchir sur le déploiement d'un plan d'action pour la transformation agricole. Mais encore sur « le schéma à emprunter afin d'éventuellement réaliser l'autosuffisance de l'Algérie en matières premières qu'elle est obligée d'importer aujourd'hui ». La réalisation de ces desseins ne sera possible toutefois que si toutes les parties se disant favorables à la relance économique « soient réunies autour du même objectif », soutient Abdelwahab Ziani. M. Z.