Le dispositif de soutien actionné par l'Etat afin d'aider les entreprises à remonter la pente, compte tenu des pertes conséquentes essuyées par ces dernières en raison d'une grave crise sanitaire, ne suffit visiblement pas à maintenir ces firmes en vie. Face à cet amer constat, le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) demande le prolongement jusqu'en 2021 du moratoire fiscal en faveur des entreprises. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Pour Abdelwahab Ziani, la priorité est de «préserver coûte que coûte les entreprises existantes», a-t-il insisté, hier mercredi, lors de son intervention à la Radio nationale. Il estime, de ce fait, que la prolongation du délai de paiement des dettes accumulées pendant trois mois est aujourd'hui «une nécessité». Il relève aussi que ces entreprises rencontrent les mêmes difficultés, qui font qu'elles ne sont pas pleinement productives et, par conséquent, peinent à renflouer leurs trésoreries. Le président de la Cipa rappelle qu'après avoir différé le paiement bancaire, fiscal et parafiscal, le gouvernement demande aux entreprises de rembourser leurs dettes en une seule fois. «Le problème est que celles-ci sont actuellement dans l'incapacité de s'acquitter de ces charges», a-t-il soutenu. L'intervenant attribue cet état de fait à plusieurs facteurs, en dehors de ceux entraînés par le virus lui-même, à l'instar du «blocage des moyens de transport du personnel». Il a, dans ce sens, pointé du doigt les lourdeurs administratives qui tendent à freiner sérieusement l'activité de ces entreprises. Sur un ton alarmiste, Abdelwahab Ziani appelle le gouvernement à assister «par tous les moyens possibles, les petites, moyennes et grandes entreprises». Il signale que depuis l'année 2019, le marché est caractérisé par une instabilité chronique. Entre la chute des cours de pétrole, suivie d'une crise politique qui a duré pendant des mois, et aujourd'hui, la manifestation de cette pandémie, les entreprises, dit-il , ont été frappées de plein fouet et peinent à ce jour à se maintenir en vie. Un tableau noir qui interpelle Abdelwahab Ziani, qui prévient que si la situation venait à s'aggraver, c'est tout «le secteur économique national qui risquerait de s'effondrer». Il signale que la construction d'une entreprise se fait sur plusieurs années, c'est pourquoi il appelle le gouvernement à ne pas lésiner sur les moyens à même de sauver ces entreprises. Revenant sur les entraves d'ordre bureaucratique, le président de la Cipa met en avant l'impératif de décentraliser les centres de prise de décision et de les élargir, «des daïras jusqu'aux plus petites communes». Pour lui, c'est une priorité : «Il faut entreprendre une lutte suivie contre la bureaucratie», qui pénalise le développement des entreprises. Il a d'ailleurs souhaité que ce volet soit retenu lors de la prochaine tripartite, qui se déroulera les 16 et 17 août et qui réunira les opérateurs économiques et les syndicats pour discuter des moyens de relancer la machine économique.» Cette rencontre sera une occasion pour étudier «les moyens de reconquérir les marchés perdus», a-t-il enfin souligné. M. Z.