Nommé ministre des Transports le 23 juin 2020 dans le gouvernement Djerad II, le passage de Lazhar Hani, consultant en logistique maritime et ancien cadre supérieur de l'Etat à la tête du secteur des transports, aura été de courte durée. Air Algérie a eu raison de lui, lui qui estimait que la compagnie « n'était pas à la hauteur des souhaits » des Algériens. Selon le communiqué rendu public hier samedi, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis fin aux fonctions du ministre des Transports. Cette décision a été prise à la suite de l'engagement d'une opération d'importation par la compagnie nationale Air Algérie de fournitures liées à l'activité de catering, et ce, sans tenir compte du contexte économique national et des orientations financières visant la gestion rationnelle des devises et la priorité à accorder à la production nationale. Le P-dg d'Air Algérie, Bakhouche Alleche et le responsable du catering au sein de la compagnie nationale, ont été également relevés de leurs fonctions, selon le même communiqué. Cependant, et selon des sources bien informées, le directeur du catering a été limogé pour une histoire de vaisselle en porcelaine achetée auprès d'une entreprise tunisienne. Un état de fait qui confirme les dires sur la mauvaise gestion au sein de cette compagnie prestigieuse, et que le désormais ex-ministre des Transports avait reconnu lors de son passage à l'émission «LSA Direct» avec Hakim Laâlam au mois de novembre dernier, soulignant que la compagnie souffre « des problèmes de gestion et d'organisation». Un dossier qu'il s'était engagé, pourtant, à prendre en charge. Cette affaire d'importation de fournitures liées à l'activité de catering renseigne, encore une fois, sur les dysfonctionnements et les carences constatés au niveau de la compagnie nationale, que chaque ministre de Transports dénonce et promet de régler ainsi que tous les P-dg qui se sont succédé d'ailleurs, sans pour autant arriver à redresser la barre. Faut-il rappeler les instructions données par le président Tebboune en octobre dernier pour «revoir» le mode de gestion de cette compagnie «de manière à la rendre compétitive à l'international, tout en veillant à réduire le nombre de ses agences commerciales à l'étranger». Quant au limogeage du ministre des Transports, il était dans l'air depuis quelque temps déjà, son secteur étant retenu parmi ceux qui était défaillants. De retour au pays, le président de la République avait convoqué l'exécutif pour une réunion du Conseil des ministres avec, à l'ordre du jour, un seul point : l'évaluation de l'action annuelle de tous les ministres, une sorte d'audit qui touche tous les secteurs. Le transport a été vivement critiqué, et sa mauvaise gestion durant cette période de crise sanitaire a irrité le plus haut responsable de l'Etat. Ilhem Tir