La préparation de la réouverture des frontières donne des ailes à la bourse du marché parallèle de la devise du square Port-Saïd à Alger. La monnaie étrangère enregistre ces derniers jours une envolée et l'ambiance au niveau du célèbre square retrouve l'animation d'antan. Les cambistes se regroupent après avoir déserté la place, ce qui pousse à croire que l'activité du change fait ses préparatifs pour les grands jours. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - En effet, l'euro, la monnaie la plus demandée par les Algériens poursuit son ascension enclenchée depuis un mois et frôle la barre des 21 000 dinars pour 100 euros. Alors que quelque temps auparavant, la monnaie européenne oscillait entre les 19 000 dinars et 20 000 dinars. « On n'y comprend rien à ces fluctuations », nous confie un jeune cambiste, arguant qu'à titre d'exemple, 1 euro s'échangeait contre 199 dinars en novembre dernier. Dans le même sillage, le dollar américain s'inscrit dans cette tendance haussière puisqu'il s'échange actuellement contre 172 dinars à la vente, et 161 à l'achat. La tendance haussière de la monnaie étrangère s'est nettement précisée la semaine dernière, témoignent la majorité des cambistes rencontrés. Mais ce qui était à remarquer, hier sur les lieux de la plaque tournante du change au noir, c'est l'ambiance particulière qui y régnait. À vue d'œil, tous les cambistes sont en attente de jours meilleurs pour les bonnes affaires. Les signes avant-coureurs d'une remontée spectaculaire de la devise sont là. En fait, les cambistes sont plus nombreux qu'à l'accoutumée. L'un d'eux, qui compte parmi les plus anciens de la place, affirme avec assurance que la fin du mois de janvier et le début du mois de février seront marqués par des remontées significatives. Selon lui, la place du marché parallèle de change se prépare à vivre ses grands jours depuis que les premières rumeurs ont commencé à circuler sur la réouverture imminente des frontières. Non loin de là, un autre cambiste, apparemment au fait du métier, questionné sur la situation du marché de la devise, avoue qu'il est là à observer le marché. Contrairement à ses jeunes collègues qui brandissent des liasses de billets de banque, Ahmed est bien connu dans le marché de gros de la devise. Il nous révèle qu'il est versé dans les grandes opérations de change puisqu'il entretient des relations avec les importateurs et qu'il reçoit les commandes par téléphone. Il est en position d'attente et l'affirme bien. Fini le passage à vide vécu par la place de Port-Saïd depuis l'avènement de l'épidémie de coronavirus, et de la période qui a perduré assez longtemps où la monnaie européenne s'échangeait à moins de 190 DA contre 1 euro, enregistrant ainsi son plus bas niveau. L'on se rappelle bien la période estivale où la place de Port-Saïd était carrément désertée, et où certains cambistes pointaient au café du coin juste pour la forme puisque l'activité était carrément au point mort. L'un d'eux, debout au milieu d'un groupe, se montre optimiste à présent quant aux jours à venir de l'activité de change. « On annonce l'ouverture des frontières dans les prochains jours, les cambistes tout comme la clientèle se préparent pour cet événement », nous confie-t-il. Il est là, aucun billet à la main au même titre que la majorité. « La monnaie étrangère est disponible et la commande viendra, j'en suis convaincu », réplique-t-il avec une assurance qui traduit l'attente de la flambée du marché parallèle des devises de Port-Saïd. A. B.