Aux partis n'ayant pas de représentants au niveau des assemblées élues et qui crient à l'exclusion, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) répond que faute de parrainage d'élus, ces partis doivent compter sur le soutien populaire au même titre que les listes indépendantes, pour pouvoir prendre part aux élections législatives ou locales. Pas question, assure Charfi, de reproduire le marchandage des listes, affirmant que «souk eddlala, c'est fini» ! Nawal Imès- Alger (Le Soir)- Si les dispositions du projet de loi portant loi électorale ne fait pas l'unanimité au sein de la classe politique, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections n'y voit que des vertus. Mohamed Charfi affirme que le texte redonnera de la crédibilité à l'acte politique et rétablira la confiance perdue, en mettant un terme à des pratiques peu vertueuses. C'est le cas du marchandage des listes électorales auquel la loi mettra un terme. C'est d'ailleurs, dit-il, pour cette raison que les partis qualifiés de «petits» vont devoir être soumis aux mêmes dispositions que les listes indépendantes, et devront chercher le parrainage des citoyens pour pouvoir valider leur participation aux élections législatives et locales. Si cette disposition est critiquée par les concernés, le président de l'Anie affirmait, hier lundi, sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale que c'était là la seule manière d'éviter un autre type de marchandage. Il assure en effet qu'«avant, c'était souk edlalala ! De nombreux walis ont affirmé qu'il y avait une politique de quotas, et on pouvait savoir d'avance qui allait gagner, ce ne sera plus possible à l'avenir». Interrogé au sujet de la possibilité d'organiser les élections législatives et locales en même temps, le président de l'Anie a rappelé pourquoi cela était impossible, expliquant qu'il ne s'agissait nullement d'une «position philosophique ou dogmatique, ni même politique», mais que c'était dû essentiellement aux moyens humains nécessaires pour le déroulement d'une élection. Pour jumeler les deux élections, il faudra au moins 9 000 magistrats, ce qui sera impossible vu que le nombre de magistrats ne dépasse pas les 6 000. Faisant la promotion de la mouture de la loi électorale, Mohamed Charfi assure qu'il était rare qu'un texte de loi énonce des principes généraux comme c'est le cas du texte en question. Il s'agit, dit-il, de mettre en place les bases «d'un vrai changement pour aller vers une vraie démocratie, basée essentiellement sur la liberté de l'électeur de choisir». Mais surtout de moralisation de la vie politique, en mettant un terme à l'intrusion de l'argent sale. La disposition instituant la liste ouverte, affirme le président de l'Anie, mettra un terme aux marchandages qui avaient lieu au sujet des têtes de listes, notamment. Autre gage de transparence, la mise en place d'une commission indépendante, composée de plusieurs institutions, qui sera chargée de contrôler les comptes de campagnes et même solliciter des enquêtes auprès de la police judiciaire. Charfi promet davantage de transparence puisque, dit-il, en plus des observateurs dépêchés par les partis politiques, il sera possible aux citoyens d'être présents au sein des bureaux de vote en qualité de contrôleurs. Il suffira, explique-t-il, d'en formuler la demande auprès de l'Anie qui envisage la présence de trois contrôleurs au sein de chaque bureau de vote, ambitionnant ainsi de se passer totalement de la présence d'observateurs étrangers. Sur les ondes de la Radio nationale, Mohamed Charfi a également évoqué la disposition imposant un certain niveau d'instruction, expliquant que la responsabilité exigeait un minimum de qualifications. Charfi estime enfin que les avis émis par l'Anie se devaient d'être promus au rang de décrets pour leur conférer du poids. N. I.