Un nouveau rassemblement populaire contre la présence française au Mali est prévu le 26 mars prochain à Bamako, ont annoncé des militants, dont Adama Ben Diarra, membre du Conseil national de transition (CNT), au cours d'une conférence de presse. Cette décision a été prise après l'interdiction par les autorités maliennes d'un grand rassemblement prévu le 20 janvier courant, officiellement en raison des risques liés à la pandémie de la Covid-19. Lors de son intervention, Adama Ben Diarra, figure du mouvement anti-français au Mali, a appelé ses compatriotes à «s'organiser pour libérer le Mali de l'impérialisme français», rapportent des médias locaux. Il a également rejeté le motif «fallacieux» évoqué par les pouvoirs publics pour interdire le rassemblement. «Quelle est la maladie qui tue en Afrique plus que le virus ? (du Covid-19) C'est bien la France-Afrique qui tue les présidents et les économies, et déstabilise les pays», a-t-il martelé. Le rassemblement qui devait avoir lieu le 20 janvier a été annoncé par plusieurs mouvements de la société civile et des partis politiques maliens qui exigent le départ définitif des militaires français, accusés d'être à l'origine de la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays sahélien. Selon des médias maliens, à côté de Ben Diarra, d'autres membres du CNT figuraient parmi les initiateurs de ce rassemblement décidé suite à la multiplication des bavures de l'armée française sur le territoire malien. La plus spectaculaire d'entre elles a eu lieu le 3 janvier courant lorsque des hélicoptères de l'armée française ont effectué des frappes aériennes ciblant le village de Bounti, au centre du Mali, où 20 civils ont trouvé la mort. Le CNT a été mis en place quelques mois après le départ du Président malien Ibrahim Boubacar Keita, le 18 août 2020 afin de remettre le pouvoir graduellement à un gouvernement civil. En tout, 5100 soldats français sont déployés au Sahel dans le cadre de l'opération Barkhane qui vise à neutraliser les groupes terroristes dans la région. APS