Après la remontée subite de la monnaie étrangère sur la place du change de la devise au marché noir, depuis la mi-janvier en raison des informations ayant circulé sur l'ouverture éventuelle des frontières, le marché parallèle de la monnaie étrangère à Alger retrouve une accalmie ces derniers jours. Abdelhalim Benyellès – Alger (Le Soir) - En effet, la monnaie la plus demandée par les Algériens, l'euro, a connu une hausse vertigineuse qui a failli dépasser la barre des 21 000 DA contre 100 euros durant la dernière quinzaine du mois de janvier. Le marché a commencé à retrouver ses marques après une léthargie qui a duré depuis le début du confinement suite à l'apparition de la pandémie de coronavirus en mars dernier. Ce qui a eu pour conséquence la baisse historique de la monnaie étrangère sur la place boursière la plus convoitée du square Port-Saïd, puisque 1 euro s'échangeait contre 190 DA, et le dollar contre 170 DA, ce qui a provoqué la désertion du marché par les cambistes durant tout l'été. Une sensible hausse s'en est suivie en novembre dernier, où la monnaie européenne a commencé à gagner du terrain puisque 1 euro s'échangeait contre 199 DA. Mais c'est vers la mi-janvier que la place du change au noir a commencé à retrouver l'animation d'antan en raison des informations ayant circulé, faisant état de l'imminente réouverture de l'espace aérien au vu de l'amélioration de la situation sanitaire en Algérie. Les cambistes se regroupent comme à l'accoutumée, et tout donne à croire que l'activité du change fait ses préparatifs pour les grands jours. Les cambistes eux-mêmes le confirment. Ce qui a provoqué une envolée spectaculaire de la monnaie étrangère. Ceux qui activent dans le marché de gros ont commencé à recevoir les premières commandes d'une clientèle fidèle, composée essentiellement d'importateurs. «J'ai commencé à reprendre contact avec mes clients, ceux qui demandent les grosses sommes en euro ou en dollar», nous confie un cambiste qui active sur le marché de la devise depuis plus d'une vingtaine d'années. Mais ce qui retient l'attention au cours de cette semaine, c'est que le marché s'est confiné dans un relâchement jugé inattendu par les cambistes. Et leurs témoignages le révèlent bien : «Nous étions pourtant bien partis pour reprendre l'activité de change enclenchée depuis la fin du mois de janvier avec l'espoir de l'ouverture des frontières.» La tendance haussière se précise et l'euro qui était bien reparti pour atteindre la barre des 100 euros contre 21 000 DA était appelé à enclencher une envolée jamais connue pour les premiers mois de l'année 2021. Mais c'est la situation qui prévaut actuellement en Europe notamment, en raison du reconfinement et la fermeture de l'espace aérien qui a freiné l'ascension de la valeur de la monnaie étrangère en Algérie. La situation était inattendue, et les cambistes le confirment. «L'euro était parti pour connaître une valeur jamais égalée en ce début de l'année 2021», affirme un jeune cambiste, qui s'attendait à la période des bonnes affaires, mais surtout à combler un chômage qui a duré plusieurs mois. Pour l'heure, 1 euro s'échange contre 210 DA et 1 dollar américain entre 170 DA et 175 DA. Autant dire que la tendance haussière connaît actuellement une situation de répit, et le marché parallèle est en situation de stagnation en raison du recul précipité de la demande, selon les témoignages recueillis auprès des cambistes. Si les jeunes cambistes sont habitués à écouler de petites sommes et à traiter avec les touristes, ceux en voyage à l'étranger pour des soins ou pour des études, par contre, les grossistes, ceux qui traitent avec les importateurs, ont subi un sérieux coup avec la dernière décision européenne de fermeture de l'espace aérien contre la menace de propagation de la 3e vague de coronavirus depuis lundi 1er février, où les nouvelles restrictions de voyage sont entrées en vigueur, notamment en France, stipulant que tout voyage à destination ou en provenance d'un pays non européen est interdit. A. B.