La monnaie européenne (euro) poursuit sa progression face au dinar algérien sur le marché noir des devises et a atteint jeudi dernier le pic. Les cambistes prévoient une remontée significative dans les jours à venir. Mais la monnaie manque. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - En effet, depuis la décision de déconfinement progressif et graduel, par le chef de l'Etat et rendue publique le 8 août par le Premier ministre, concernant la reprise des activités des cafés, des restaurants, des hôtels, des plages et des lieux de loisirs, la valeur de l'euro a connu un ascendant spectaculaire au niveau du marché noir des devises du square Port-Saïd à Alger-Centre. Pour la première fois, depuis plusieurs mois, l'euro s'échange à 19 600 DA pour 100 euros. Les spécialistes prévoient d'autres hausses dans les jours à venir. Si le marché de change de la devise en noir a connu ses pires moments cette année et en pareille saison en perdant une grande partie de sa clientèle composée des voyages organisés vers La Mecque pour le hadj et la omra, ainsi que les touristes à destination de l'Europe et la Tunisie, en raison de la suspension des liaisons avec les pays étrangers, la fin de semaine dernière a redonné l'espoir aux cambistes. Il faut dire que l'euro est passé sous la barre des 190 DA pour un 1 euro au cours des mois de juin et de juillet. Ceci est dû en grande partie à la déclaration du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, sur la chaîne française France 24, concernant le maintien de la fermeture des frontières pour une durée indéterminée. L'activité du marché de l'achat-revente de la monnaie étrangère, déjà sévèrement impactée par la propagation de la pandémie de Covid-19, a vécu le calvaire. Les acheteurs et les vendeurs ont déserté la place et la majorité des cambistes ont abandonné l'activité en attendant des jours meilleurs. Pour l'heure, la décision de déconfinement progressif mise en vigueur à partir d'aujourd'hui, samedi, est interprétée par les cambistes comme annonciatrice d'une réouverture des frontières d'où la demande sur les devises étrangères fortes notamment l'euro et le dollar US pour les Algériens afin de faire leurs achats à l'étranger ou pour se soigner, pour le tourisme, et pour une activité commerciale d'importation. L'allégement du confinement signifie automatiquement la renaissance du square Port-Saïd déserté depuis plusieurs mois suite au confinement. Néanmoins, pour les cambistes questionnés jeudi, la remontée spectaculaire de la monnaie étrangère ne signifie pas le retour des bonnes affaires. Pour cela, Ahmed, un habitué de la place, nous fait savoir que les devises se font rares en raison de l'absence des émigrés cette année. « Tant que les émigrés ne sont pas de retour, la devise se fera rare et en même temps elle poursuit son ascension », ajoute-t-il. Les spécialistes de la place de Port-Saïd prévoient un rebond de la monnaie étrangère forte qui pourrait dépasser les 200 dinars pour 1 euro dans les jours à venir parlant de la monnaie européenne la plus demandée par les Algériens, alors que le dollar américain s'échange actuellement à 174 dinars à l'achat et 170 dinars à la vente, et le dinar tunisien contre 60 dinars. A. B.