A Paris, le président du Comité action et réflexion pour l'avenir du Sahara Occidental, Najem Sidi, a appelé à l'organisation d'une conférence internationale pour la paix. Il n'a pas manqué de revenir sur la politique «désastreuse» de l'ex-Président américain Donald Trump sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. Dans une tribune publiée dans le journal français Le Monde, Najem Sidi a estimé que «la politique désastreuse de Donald Trump laissera des traces aux Etats-Unis, au niveau de la planète et dans le monde arabe». «Avant de laisser la place à son successeur, Joe Biden, le Président Trump s'est adonné au nom de son pays, première puissance mondiale, à un troc totalement inédit dans les relations internationales en annonçant le 10 décembre 2020 la reconnaissance de la (prétendue) souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental», a-t-il rappelé. Le 10 décembre dernier, Trump avait déclaré reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre le régime marocain et l'entité sioniste. Une décision qui a été largement critiquée au niveau international, mais aussi aux Etats-Unis et au sein même du parti de Donald Trump. «En maître du monde, contournant allègrement les résolutions des Nations-Unies et ignorant la lutte du peuple sahraoui, qui s'est battu quarante-sept ans durant pour faire valoir son droit à l'autodétermination, Trump a cru pouvoir redessiner la carte du Maroc et ouvrir un consulat virtuel américain au Sahara Occidental», dira-t-il. Le conflit du Sahara Occidental a récemment rebondi, notamment depuis le 13 novembre 2020 à El Guerguerat, quand les forces armées royales (FAR) marocaines y ont lancé une agression militaire contre des civils sahraouis qui protestaient pacifiquement contre l'ouverture par le Maroc d'une brèche illégale. De ce fait, l'armée marocaine a rompu le cessez-le-feu instauré depuis le 6 septembre 1991 conformément à la résolution 690 du Conseil de sécurité de l'ONU. «Face à ce regain de tension, cette manière de réécrire les relations internationales et de reconfigurer des régions entières sans tenir compte des peuples qui les habitent, il est urgent d'agir», insiste le militant sahraoui. Il suggère que «la France doit organiser une conférence internationale pour la paix au Sahara Occidental, en coopération avec les Nations-Unies, l'Union africaine et le Front Polisario, avec la participation des Etats-Unis, de la Russie, de l'Algérie, de la Mauritanie, du Maroc, de la Suède et de l'Union européenne, particulièrement l'Espagne...» Une telle rencontre permettrait, pour lui, de trouver «une issue au conflit et de revenir aux fondamentaux du droit, de la justice et des valeurs humanitaires». La France, membre du Conseil de sécurité des Nations-Unies et ayant partagé une longue page d'histoire avec le Maghreb, «ne peut se détourner du peuple sahraoui», a-t-il conclu. R. I.