Quelques jours après la décision du président américain sortant de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, le Conseil de sécurité de l'ONU débattra lundi prochain du conflit sahraui. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira ce lundi, à la demande de l'Allemagne, pour discuter du conflit au Sahara occidental, a annoncé jeudi Reuters, citant des sources diplomatiques à l'ONU. La réunion, prévue à huis clos, intervient après la décision du président américain sortant Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre le royaume avec l'entité sioniste. Mardi, en violation du droit international, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Kelly Craft, a transmis une copie de la proclamation de Trump sur le Sahara occidental au SG de l'ONU, Antonio Guterres, et au Conseil de sécurité. L'annonce unilatérale faite la semaine dernière par Trump va à "l'encontre de l'engagement des Etats-Unis à l'égard des principes de l'annexion de territoires par la force et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, tous deux inscrits dans la Charte des Nations unies", a déploré l'ancien émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, évoquant une "décision insensée et irréfléchie". Par ailleurs, le président élu américain Joe Biden, qui succédera à Trump le 20 janvier 2021, devra trancher sur l'accord américain avec le Maroc. Pour l'ONU, "la position reste inchangée" vis-à-vis de la question sahraouie. "Le SG de l'ONU reste convaincu qu'une solution à la question du Sahara occidental est possible, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité", avait déclaré le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. En octobre, le Conseil de sécurité, composé de 15 membres, a prolongé d'un an la Minurso (Mission onusienne pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental). De hauts responsables politiques et anciens cadres de l'administration américaine ont dénoncé la décision de Trump, à leur tête son ancien conseiller à la sécurité, John Bolton. Sur le terrain, les frappes sahraouies se poursuivent contre les positions de l'armée marocaine, tout au long du mur de sable érigé par Rabat et séparant le territoire sahraoui. Le ministère de la Défense sahraoui a annoncé jeudi dans un communiqué avoir mené d'intenses attaques contre des bases militaires marocaines, à l'ouest de ce mur de sable. Selon le communiqué, "l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS) a ciblé les positions de l'armée marocaine dans les régions d'Azmoul Oum Khomla (secteur d'Oum Adrika), Lekhechibi (secteur de Smara), Rous Echaydimiya (secteur de Mehbès), Rous Aoudiyet Achedeyda (secteur de Forsiya) et Khenka Echaydimiya (secteur de Mehbès)". L'armée sahraouie a également mené des attaques contre "la zone de Akrara Eramth (secteur Forsiya) et la région d'El-Fiyinne (secteur de Forsiya). Les unités de l'APLS ont pris d'assaut les positions des militaires marocains dans la région de Lekhechibi (secteur de Smara)", précise le communiqué. Depuis la violation, le 13 novembre dernier, de l'accord du cessez-le-feu par le Maroc à El-Guerguerate, au sud-ouest du Sahara occidental, l'APLS mène des attaques intenses contre les positions de l'armée marocaine.