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R�PONSE � LAHOUARI ADDI SUR L'AMAZIGHIT�
L'intellectuel et la tentation de la Tribu
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 09 - 2010


Par Arezki Metref
L'intellectuel Je pense avoir tout compris de la r�ponse de Lahouari Addi aux quatre lecteurs (Mhand Amarouche, Boualem Aourane, Tahar Hamadache, Mouloud Idir, Ali Ihaddadene) qui l'ont interpell� avec beaucoup de respect et de volont� de dialogue constructif dans le m�me quotidien en date du 8 ao�t 2010. J'ai compris, par exemple, que la question est complexe et qu'elle n�cessite ipso facto des r�ponses complexes.
J'ai compris aussi que lui, Lahouari, porte un pr�nom qui poss�de davantage de consonances berb�res que ceux de ses interpellateurs, accabl�s de pr�noms arabes irr�missibles. J'ai compris que nous ne devions pas parler � la l�g�re de questions comme l'amazighit� et qu'il valait mieux s'appuyer sur des recherches anthropologiques. J'ai compris ou crois avoir compris, et approuve. Je fais partie de ces gens qui, � l'usage, se lassent des discours binaires, manich�ens, simplistes. Rien n'est simple, sauf ce qui n'est pas compliqu�, dirait M. de La Palice. Donc j'ai compris la r�flexion de Lahouari Addi, et sur beaucoup de points, je suis plut�t d'accord avec lui. Mais ce que je ne comprends pas c'est la raison pour laquelle Lahouari Addi affirme sans discussion aucune, et sans argument, que tamazight doit �tre �crite dans l'alphabet arabe, � l'exclusion de tout autre, y compris du tifinar, et qu'en revanche, il n'ait pas d'opinion � ou qu'il refuse d'en faire part, la consid�rant comme secondaire par rapport � la question de la faisabilit� de la chose � sur l'enseignement de tamazight sur tout le territoire alg�rien. Comment peut-il �mettre un avis aussi p�remptoire sur une question � la fois technique et politique et se d�rober devant l'�mission d'une opinion ? En v�rit�, je soup�onne Lahouari Addi de dire la m�me chose par ce qu'il exprime avec force que par ce qu'il tait par prudence. Je ne suis m�me pas loin de penser que ce qu'il ne dit pas est plus expressif que ce qu'il dit. Pourquoi tamazight devrait-elle �tre �crite en caract�res arabes ? Je ne suis pas linguiste pour avoir un avis tranch� sur la question mais je sais qu'il y a sur ce point un vieux d�bat. La seule partie de l'enjeu qui ait trouv� la solution, c'est �videmment le pouvoir qui, en imposant l'alphabet arabe, accorde une sorte de reconnaissance conditionnelle � tamazight. Oui mais � condition que le dogme arabe continue � peser sur tamazight ! De ce point de vue, je crains fort qu'en Lahouari Addi, ce ne soit point l'universitaire lucide et sans doute irr�dentiste qui parle, mais l'�tre social brid� par une gr�garit� d'arabophone et une soumission au climat d�l�t�re de la tribu. En cela, Lahouari Addi perd sa singuli�re combativit� intellectuelle et principielle pour ressembler � la plupart des intellectuels de notre pays, pugnaces lorsqu'il s'agit de d�fendre les minorit�s partout dans le monde et amorphe d�s qu'il est question de tamazight. Ils en deviennent m�connaissables de contorsions pour �viter de faire preuve de coh�rence avec eux-m�mes. Mais revenons � l'alphabet. Pourquoi l'universitaire familier des raisonnements nuanc�s qu'est Lahouari Addi n'avance-t-il pas toutes les possibilit�s et leurs limites avant d'exprimer sa pr�f�rence ? Eh bien non ! il pare au plus press� en affirmant que tamazight doit �tre transcrite en caract�res arabes. Si cette option est la plus id�ologique, elle n'est ni la plus pratique, ni la plus symbolique. Si l'on veut que cette langue qui a surv�cu pendant deux mill�naires et demi � toutes sortes de dominations ait des chances d'acc�der � l'universalit�, et soit � la port�e de la diaspora berb�re et de toutes celles et ceux qui sont d�cid�s � la sauver � travers l'Alg�rie et le monde, il est �vident que l'alphabet latin est le plus indiqu�. Cet alphabet porte, qu'on le veuille ou non, les langues les plus r�pandues dans le monde contemporain. Nul n'ignore que c'est l'alphabet latin qui abrite les langues dans lesquelles se con�oit aujourd'hui la technologie et se d�veloppe la science. Quand on fait ce constat d'�vidence, on nous oppose toujours l'�ge d'or de l'Islam et donc de la langue arabe, comme si l'art et la culture et m�me la philosophie musulmane ne s'�taient pas exprim�s dans diff�rentes autres langues dont le berb�re. Or, nous ne parlons pas du pass� mais du pr�sent. Du sombre pr�sent. Les pays arabes les plus fondamentalistes en mati�re d'arabisme recourent sans complexe aux langues de graphie latine pour tout ce qui n'est pas la po�sie, l'�loquence et l'incantation. Comme ils ne doutent pas de leur arabit�, comme la plupart des Alg�riens, y compris ceux qui en font un fonds de commerce, on constate beaucoup de d�contraction dans leur approche. Celle de nos baathistes est de l'ordre de la n�vrose. J'ai eu la chance de discuter avec Naguib Mahfouz au Caire en 1989. Lui qui ne parlait et n'�crivait que l'arabe enviait ceux qui pratiquaient d'autres langues comme son a�n� et mod�le Tewfik El Hakem. C'est un acte de pragmatisme et de volontarisme moderniste qu'avait accompli Atat�rk en d�cidant que la langue turque cesserait d'�tre �crite en caract�res arabes. On dit que la seule loi � laquelle les langues ob�issent, c'est l'usage. N'emp�che que la d�cision d'Atat�rk a contribu� � ins�rer davantage la Turquie dans l'Europe o� elle souhaite entrer aujourd'hui avec son gouvernement islamiste, et ce serait une bonne chose. Il ne faut jamais ostraciser au risque de radicaliser l'objet de l'ostracisme. C'est ce qu'on a fait en Alg�rie avec tamazight. Or, participent de cette ostracisation les h�sitations et les scrupules d'un Lahouari Addi � prendre position sur cette question qui est celle de la nation alg�rienne tout enti�re, dans son histoire, son pr�sent et surtout son devenir, � savoir la reconnaissance d'une �vidence, la berb�rit� de l'Alg�rie et le besoin que la langue en devienne nationale et officielle et la culture celle de tous. Je pourrais, avec un brin de provocation, avancer que la langue arabe elle-m�me pourrait devoir � une transcription en caract�res latins une certaine renaissance. Et puis soyons s�rieux ! O� voiton, en Alg�rie, que l'arabe scriptural soit si massivement pratiqu� que la seule chance de tamazight d'�tre �tudi�e est d'�tre transcrite dans son alphabet ? Nous savons, Lahouari Addi et moi, que la pratique de l'arabe litt�raire est toute relative en Alg�rie en d�pit de quatre d�cennies d'arabisation au rouleau compresseur. Nous devrions avoir au minimum le courage lucide dont avait fait preuve au milieu des ann�es 1980 Mouloud Kassim, un forcen� d�fenseur de l'arabisation, lorsqu'il s'�tonnait dans un article publi� par R�volution africaine que la presse francophone soit en Alg�rie plus lue et plus int�ressante, chose qu'il n'arrivait pas � comprendre comme bilan contraire de l'arabisation. Je cite cet exemple pour montrer ce que Lahouari Addi sait et qu'il n'ose peut-�tre pas dire avec la m�me libert� que pour d'autres questions : l'arabe litt�raire est non seulement une greffe en Alg�rie mais une greffe qui prend mal. L'option de transcrire tamazight en caract�res arabes ne tient la route que du point de vue doctrinaire et sentimental. C'est un peu un retour aux tawabiths, les valeurs sacr�es, immuables, qui permettent au pouvoir actuel et � sa descendance, de puiser une l�gitimit� proche de la religion comme ils l'ont permis � son ascendance depuis l'ind�pendance. Quand on commence � dire que certaines choses ne se discutent pas, ou qu'on le fasse simplement comprendre, on quitte le terrain du d�bat, unique chance de sortir des impasses pour entrer dans le tunnel sans fin de l'obstination et de la domination. Il est navrant qu'un intellectuel se laisse prendre au pi�ge des sentiments au d�triment de la raison et de la rationalit�. Si en revanche, plut�t que l'alphabet latin ou arabe, on veuille choisir l'option symbolique, c'est le tifinar qui s'imposerait. Mais l� encore, il convient de ne pas se laisser dominer par les sentiments. Ce n'est pas parce que le tifinar est r�put� �tre le lieu natal de tamazight qu'il faut se laisser aveugler par l'�clat d'un soidisant �ge d'or. L'efficacit� et l'universalit�, tentation de chaque langue, p�tiraient du choix des origines. On l'aura compris. Ce qui m'interpelle, c'est moins le choix de l'alphabet arabe de Lahouari Addi que le sens de ce choix sans discussion. Il me fait l'effet � comparaison n'est pas raison � de ces intellectuels timor�s tel Albert Camus qui, au lieu de militer contre le colonialisme, fauteur de tous les maux autant pour les colonis�s que pour les colonisateurs, se contentait de proposer au nom d'un humanisme ti�de qu'on am�liore la condition du colonis�. Rapi�cer l� o� il faut abolir, c'est la gymnastique approximative exig�e par le grand �cart. Dans sa r�flexion sur tamazight, qu'il reconna�t lui-m�me comme insuffisante, Lahouari Addi est plus enclin � jouer les r�formateurs soucieux de l'�quilibre des choses que les r�volutionnaires qui temp�tent contre une injustice. Et l'injustice est l�. �Ne sent la morsure de la braise que celui qui marche dessus�, dit le dicton. Lahouari Addi a-t-il un instant pens� aux milliers de berb�rophones monolingues, � leurs souffrances et aux humiliations subies devant des magistrats pleins de morgue enclins � d�grader la plus vieille langue de ce pays, devant des policiers et des gendarmes insultants pour les locuteurs berb�rophones incapables de comprendre la langue arabe? J'ai toujours �t� fascin� par le cas d'un homme que je connais en Kabylie. Cet homme �g� de plus de 90 ans est n� dans son village qui, sauf erreur, se trouve en Alg�rie. Il a chass� le colonialisme de son village et de son pays. Il n'en est jamais vraiment sorti, lui-m�me. Il ne parle qu'une langue et pas un mot d'une autre, que ce soit l'arabe ou le fran�ais. L'arabe est pour lui une langue �trang�re. Comment peut-on lui ass�ner, � lui qui est l� depuis la nuit des temps, que la langue qu'il ne parle pas est sa langue nationale et officielle ? Si l'insuffisance de la r�flexion de Lahouari Addi et son parti-pris sont visibles dans sa proposition unilat�rale de transcrire tamazight en caract�res arabes, ils transparaissent aussi dans cette �trange proposition de confiner l'enseignement de tamazight aux zones berb�rophones. C'est quoi une zone berb�rophone dans un pays berb�re ? Devant l'impr�cision h�tive de la proposition, je me vois contraint de comprendre qu'il faut �autoriser� l'enseignement de
tamazight uniquement l� o� elle a �t� revendiqu�e. En cons�quence, pas m�me dans toutes les r�gions amazighophones du pays. Ce sont principalement les trois wilayas de Kabylie (B�ja�a, Bouira et Tizi-Ouzou) les plus pugnaces dans la revendication qu'il conviendrait, si je puis lire entre les lignes, de satisfaire. Ce seraient elles qui s'interrogent sur l'utilit� de l'extension de l'enseignement de tamazight aux r�gions qui ne l'ont pas demand�... Tel semble �tre le non-dit de la pens�e de Lahouari Addi. Le blanc dans la phrase, le mot scotomis�. C'est un peu comme si, n'ayant pas le choix, on conc�dait l'enseignement de tamazight mais en l'assortissant d'un deal de sorte � pouvoir encore dominer, avoir la mainmise. Or, si on reconna�t tamazight comme langue nationale, on devrait entendre dans le mot national ces deux syllabes qui nous unissent : nation. La Nation est une culture et un territoire. Il ne s'agit plus d�s lors de jeter un os � ronger � une r�gion, la Kabylie, qui s'est trouv�e, pour des raisons historiques cernables, � l'avantgarde du combat pour tamazight mais aussi de la d�mocratie. On sait que l'un ne va pas sans l'autre et que chaque fois qu'une crise a fait �merger la n�cessit� de reconna�tre tamazight, elle a �t� accompagn�e de revendications d�mocratiques. Cela fut le cas en 1949, en 1980 puis enfin en 2001. Si la Kabylie a port� ce combat, ce n'est pas pour satisfaire un besoin local mais pour que la nation reconnaisse, � travers ses �lites politiques et intellectuelles, d'o� ce pays vient et quelle langue fondatrice il poss�de. Que Lahouari Addi me pardonne mais je trouve la proposition d'enseignement de tamazight exclusivement dans les zones amazighophones aussi absurde que celle qui pr�coniserait l'application de la d�mocratie uniquement en Kabylie sous pr�texte que cette r�gion l'a revendiqu�e en payant parfois, comme lors du Printemps noir, de la vie de plus de 170 de ses enfants. Dans la proposition de Lahouari Addi, o� mettrait-on les Berb�res d'Oran, de Constantine ou d'Alger qui, bien qu'ils baignent dans l'arabe dialectal, voudraient apprendre tamazight � l'�cole ? Est-il normal qu'un Berb�re ou m�me un non- Berb�re de Mulhouse ou de Lyon puisse avoir la possibilit� d'�tudier cette langue et que cela soit impossible en dehors des zones berb�rophes d'Algerie. Est-il logique qu'on ait plus de facilit� � �tudier tamazight � Nancy ou � Thionville plut�t qu'� Mascara ou � A�n Temouchent ? L'incons�quence induite par la proposition n'est pas sans rappeler une autre absurdit�, et cette injustice, observ�e autrefois lorsque tamazight �tait �tudi�e dans les plus grandes universit�s du monde sauf en Alg�rie o� elle demeurait proscrite, interdite, fliqu�e... Le glissement de la proposition de Lahouari Addi d'une hypoth�se acad�mique (l'enseignement de tamazight uniquement dans les zones berb�rophones) au conditionnement d'une politique de domination de la langue et de la culture berb�res est imperceptible mais in�vitable. Dois-je rappeler au brillant dialecticien qu'est Lahouari Addi qu'il en est des langues comme des classes ? Il y a des langues dominantes et des langues domin�es ? Ce fut le cas du fran�ais sur l'arabe et le berb�re pendant toute la dur�e de la colonisation et c'est le cas de l'arabe sur le berb�re depuis l'ind�pendance. Les brimades de la langue au pouvoir ressenties par les Alg�riens pendant la colonisation continuent � ce jour � �tre subies par les berb�rophones. Les exemples d'administr�s berb�rophones monolingues qui se font insulter par des administrateurs dans leur propre village de Kabylie ou de justiciables par des magistrats sont foison. Lahouari Addi ne peut pas conna�tre toutes ces humiliations comparables � celles inflig�es par des occupants aux occup�s... Une langue qui domine le fait avec suffisance et morgue. Et avec injustice aussi. Celle qui est domin�e r�agit avec vigueur. C'est �a, la r�sistance. On aurait pu attendre des intellectuels comme Lahouari Addi qu'ils s'impliquent davantage et sans marqueurs ataviques dans le combat entier pour tamazight parce que c'est la langue premi�re de ce pays et aussi parce qu' elle a eu une sorte de destin siamois avec la d�mocratie. On aurait pu consid�rer la question berb�re pour ce qu'elle est, la question fondamentale qui se pose � l'Alg�rie, plus que l'islamisme, et non pas y venir conc�der des bribes de pertinence avec hauteur et condescendance. Le combat pour tamazight est aussi ancien et m�r que celui du mouvement national. Il a malheureusement toujours �t� le fait d'intellectuels et de militants amazighs, � quelques exceptions remarquables pr�s. Avec les avanc�es de ce combat obtenues ces derni�res ann�es, beaucoup d'intellectuels passifs ou indiff�rents pendant la bagarre viennent dire aujourd'hui que la berb�rit� appartient � tous les Alg�riens. C'est vrai. De m�me que l'ind�pendance appartient � tous les Alg�riens bien qu'elle ait �t� arrach�e par une �lite. Mais n'en faites pas n'importe quoi. Des gens sont morts pour elle. D'autres sont all�s en prison. Si la berb�rit� appartient � tous les Alg�riens, il faut qu'elle soit enseign�e comme civilisation et comme langue � tous les Alg�riens et pas n�cessairement en arabe.


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