Idole du Portugal, Cristiano Ronaldo revient avec la Juventus dans son pays natal pour défier les «Dragons» du FC Porto, ce soir, en 8es de finale aller de Ligue des champions, tandis qu'Erling Braut Haaland reprend à Séville sa chasse aux buts avec Dortmund. A 36 ans, Ronaldo va disputer son premier match avec le maillot de la Vieille Dame sur le dos face à une équipe de son pays. Lors de sa dernière venue en C1 au stade du Dragon, en avril 2009, «CR7» avait offert la qualification en demi-finale à Manchester United. La star de la Seleção va retrouver un FC Porto qui tourne au ralenti. L'équipe dirigée par Sergio Conceiçao reste sur quatre matchs nuls, dont le dernier ce week-end face au mal classé Boavista (2-2) qui menait par deux buts à la pause... La Juventus n'a pas non plus gagné ses deux derniers matchs, mais la défaite (1-0) samedi à Naples doit plus au talent et à l'efficacité de son adversaire, qu'à un véritable coup de mou. Et l'équipe italienne peut miser sur son «Monsieur Ligue des champions». Ronaldo, meilleur buteur et meilleur passeur décisif de l'histoire en Coupe d'Europe, compte déjà quatre buts en quatre matchs cette saison dans la compétition reine. A ce petit jeu, la pépite norvégienne Haaland a fait encore mieux. L'attaquant du Borussia Dortmund, 20 ans, a enfilé pas moins de six buts en quatre rencontres de C1! Mal embarqué en Championnat et déjà tourné vers la saison prochaine avec l'annonce lundi de l'arrivée cet été de l'entraîneur de Mönchengladbach Marco Rose, l'actuel sixième de Bundesliga se rend chez une équipe du Séville FC qui marche sur l'eau actuellement, avec neuf victoires de rang. Le club, entraîné par Julen Lopetegui, s'est renforcé cet hiver avec l'arrivée d'Alejandro «Papu» Gomez, ex-meneur de jeu emblématique de l'Atalanta Bergame. Les 8es de finale aller s'étirent jusqu'au 24 février, avec notamment le déplacement du champion en titre, le Bayern Munich, sur le terrain de la Lazio Rome le 23. Programme (ce soir, 21h) FC Porto (POR) - Juventus Turin (ITA) Séville FC (ESP) - Borussia Dortmund (GER). Borussia Dortmund L'effritement du «Mur Jaune» Dortmund, naguère admiré pour son football champagne et ses valeurs de combat, n'est plus que l'ombre de lui-même cette saison sans son bouillant public, à l'heure d'un périlleux déplacement ce soir à Séville, en 8e de finale aller de Ligue des champions. Lundi, à 48 heures du match, l'entraîneur Edin Terzic, qui a succédé à Lucien Favre en décembre et accumule depuis les mauvais résultats, a appris qu'il serait remplacé la saison prochaine par Marco Rose, l'actuel technicien de Mönchengladbach. On imagine des ambiances plus sereines pour préparer un grand rendez-vous européen. Rose sera le cinquième coach du Borussia en quatre ans depuis le départ de Thomas Tuchel en juin 2017. Le Covid-19, qui prive Dortmund depuis des mois de son magique «Mur Jaune», coeur palpitant du gigantesque Signal Iduna Park (80 000 places), a fait éclater au grand jour une crise latente depuis des années. «Ici, le silence résonne encore plus fort que dans les autres stades d'Allemagne», constate cette semaine le magazine du football Kicker, « Dortmund a perdu sa capacité à faire peur, (...) et une part de son identité». Cette équipe n'a plus la «grinta» un peu folle de ses devancières. Celles qui firent trembler les grands d'Europe pendant des années, avec comme apothéose un sacre en Ligue des champions en 1997 ou une finale perdue contre le Bayern en 2013. Priorité Bundesliga Le Borussia n'a gagné qu'une seule de ses six dernières rencontres de Championnat. «Si nous jouons comme nous l'avons fait lors des derniers matches, nous n'avons aucune chance», a mis en garde le jeune buteur norvégien de 20 ans Erling Haaland, l'un des seuls à sonner la révolte dans le vestiaire. «Si vous comparez nos états de forme actuels, Séville a un clair avantage», reconnaît lui aussi Edin Terzic, «mais notre objectif est évidemment de passer ce tour». Vraiment ? La priorité, à Dortmund, semble pourtant être actuellement la Bundesliga. L'équipe dévisse semaine après semaine, désormais à six longueurs de la quatrième place, la dernière qualificative pour la lucrative Ligue des champions. Pour un club qui a perdu 49 millions d'euros en 2019-2010 et qui anticipe une perte de 75 millions cette saison, c'est la participation à la compétition reine qui dessinera l'avenir à moyen terme. En cas d'échec, «nous ferons un pas en arrière, voire deux, dans notre développement», admet le patron Hans-Joachim Watzke. Avec, comme menace immédiate, l'obligation de vendre les pépites Jadon Sancho et/ou Erling Haaland pour renflouer les caisses. Klopp regretté Les experts allemands, depuis longtemps, font remonter le malaise de Dortmund au départ en 2015 de Jürgen Klopp. «Ils ont eu de bons entraîneurs», a concédé ce week-end Lothar Matthäus, ancien Ballon d'Or et consultant vedette sur Sky, «mais en fin de compte, le nom de Jürgen Klopp plane toujours au dessus de Dortmund». Même si Thomas Tuchel après lui a maintenu très haut le flambeau, avec un quart de finale de Ligue des champions et une coupe d'Allemagne en 2017, Klopp, qui est parti s'épanouir à Liverpool, est amèrement regretté. Depuis, Dortmund n'a pas vraiment sombré, puisqu'il reste tout de même sur deux places consécutives de vice-champion d'Allemagne. Mais à des périodes d'euphorie ont systématiquement succédé des effondrements inexpliqués. Dont la perte douloureuse d'un titre de champion en 2018-2019 qui semblait à portée de main, avec neuf points d'avance en décembre. Ce soir, la tâche s'annonce d'autant plus ardue que Séville arrive lancé. Les Andalous sont actuellement quatrièmes de la Liga, à un petit point du Real Madrid et du Barça, et restent sur un succès court mais convaincant face au promu Huesca samedi (1-0). Après s'être couronné roi de la Ligue Europa sur la dernière décennie (quatre victoires entre 2014 et 2020), le club souhaite désormais franchir un cap et s'offrir une campagne mémorable dans la reine des compétitions européennes. Dortmund, sans son public au retour, est une première victime toute désignée.