Elle a appelé le secrétaire général onusien, Antonio Guterres, à intervenir immédiatement pour la protection des civils sahraouis contre les violations systématiques des appareils de répression marocains, le tenant, lui, ainsi que le Conseil de sécurité pour responsables de cet acharnement contre les droits sahraouis. Dans une lettre adressée au SG onusien, la présidente de l'Isacom a écrit: «Au vu des représailles et des violations commises par l'Etat occupant contre les civils sahraouis, nous vous appelons et par votre entremise, l'ensemble de la communauté internationale, à accélérer la mise en place de mécanismes de protection internationale, assurant aux Sahraouis l'exercice de leurs droits.» Evoquant certains dépassements «graves» des forces de l'occupant marocain, avec images et vidéos à l'appui, la présidente de l'Isacom a indiqué que le peuple sahraoui «n'a entendu de l'instance onusienne aucune condamnation, ni l'expression de la moindre préoccupation à cet égard». Elle a cité le cas de la militante sahraouie Sultana Brahim Khaya et sa famille dans la ville de Boujdour occupée, assignées à résidence depuis le 19 novembre 2020 et victimes de tortures et de harcèlements quotidiens, ainsi que les détenus Ghali Bouhela et Nafaa Boutsoufra, accusés à tort de détention de drogue. Aminatou Haidar a également évoqué l'arrestation de l'activiste Mohamed Selouki dans la ville de Smara occupée, et du détenu civil sahraoui, Mohamed Amine Abdine Hedi, en grève de la faim depuis 40 jours. La présidente de l'Isacom a relevé que «les autorités de l'occupant marocain procèdent à l'arrestation des militants, en les chargeant de fausses accusations dont la détention de drogue», formant le vœu que «l'ONU prenne conscience à travers cette lettre, de l'injustice dont souffrent les Sahraouis. Le peuple sahraoui n'a reçu aucun soutien, ni protection de la part de l'ONU et des autres organisations internationales spécialisées dans la protection des civils, à l'instar du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)», a-t-elle regretté, citant «l'absence de mécanismes de protection internationale au Sahara Occidental, en dépit du déclenchement de la guerre, le 13 novembre 2020, suite à la violation du cessez-le-feu par le Maroc». Déplorant le blocage du processus onusien et africain de règlement de la question sahraouie, Mme Aminatou Haidar a relevé «l'atermoiement dans l'application des résolutions de la légalité internationale, appelant à l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental». L'Isacom tient le SG de l'ONU personnellement pour responsable des violations continues de l'occupant marocain contre les Sahraouis. Aminatou Haidar a fait observer que «le Maroc n'a fait l'objet d'aucune critique de l'ONU, ce qui constitue un feu vert pour le Maroc en vue de poursuivre ces violations des droits du peuple sahraoui. L'Isacom a tenu le CICR pour responsable des souffrances des civils sahraouis, sous l'occupation marocaine, en l'absence d'une protection internationale, en ce temps de guerre». B. T.