Sur un ton ferme et menaçant, le wali M. Belkateb Mohamed a intimé l'ordre aux directeurs, respectivement des services agricoles (DSA) et celui de la Direction de l'urbanisme, de l'architecture et de la construction (DUAC) de «procéder, au cours de la semaine prochaine, à l'octroi du permis de construire modificatif au propriétaire de l'entreprise pharmaceutique Biocare». Une décision prise, nonobstant les arguments avancés par le directeur de la DSA sur la vocation première et agricole du terrain, au niveau du site de la nouvelle unité du groupe, dénommée Biothera spécialisée exclusivement dans la fabrication de médicaments ophtalmologiques, et ce, lors de sa visite d'inspection et de travail dans la daïra de Ben-M'hidi, mercredi dernier. «C'est notre devoir et notre fonction de fournir aux vrais investisseurs des assiettes foncières pour l'extension de leurs activités de production. Nous nous attelons à solutionner, également, le manque d'eau de l'unité Biothera, suite la demande formulée par le gérant», a ajouté le commis de l'Etat. Notons que le groupe Biocare a été fondé en 1998 et compte, actuellement, en son sein 514 employés. Le groupe vise l'exportation de ses produits vers 11 pays africains, soit 40% de sa production totale et il vient, récemment, de conclure un gros marché avec la Mauritanie. Ensuite, la délégation a visité la localité populeuse de Sidi-Kassi relevant territorialement de la commune de Ben-M'hidi. Le wali a promis aux citoyens de prendre en charge l'aménagement d'une partie importance de ladite localité et trouver une solution durable et définitive au problème de l'insécurité. Au niveau de l'unité de chambres froides Kaâwache, le wali a pris connaissance des moyens mis en place pour l'exportation de la pomme de terre vers les pays du Moyen-Orient et certains pays européens, dont une chaîne de conditionnement de pomme de terre et d'oignon. Puis c'était le tour de la conserverie alimentaire Racherache-Abderrazak où la délégation, formée par les membres de l'exécutif, a pris connaissance des équipements ultra-sophistiqués de l'unité de mise en boîte et en fût du double et triple concentré de tomates. Au niveau du site de construction de 150 logements RHP (résorption de l'habitat précaire), dans la commune d'Echatt, le wali a demandé aux responsables de l'OPGI d'établir, dorénavant, pour chaque projet en cours un planning précis des travaux. Le wali fera, cependant, une halte au niveau de la zone touristique El-Batah où il a inspecté un village touristique composé de chalets en bois d'un opérateur privé ayant pignon sur rue. Le commis de l'Etat a montré son désaccord face à la qualité des prestations fournies et qui restent «en-deçà des standards mêmes de nos voisins tunisiens» et, par ailleurs, a pu avoir une idée précise de la dilapidation effrénée du foncier touristique dans un site paradisiaque et de premier plan. Des dizaines d'assiettes foncières attribuées à de pseudo-investisseurs, spécialisés dans la spéculation foncière et le bizness des lots de terrain par l'entremise du wali sortant et son proche staff dont un des cadres vient d'être promu au poste de chef de daïra dans la wilaya de Bouira. En somme, un vrai désastre à ciel ouvert où les responsables de cette arnaque monumentale devraient rendre des comptes. Dans la commune de Berrihane, les citoyens ont interpellé le wali pour la mise en place de permanence médicale au niveau de la polyclinique du chef-lieu de la commune. «Votre requête sera prise en charge et au mois de décembre prochain, cet établissement sera ouvert H24», a martelé avec assurance et entrain le wali d'El-Tarf à l'adresse de ses interlocuteurs. Cependant, une réunion d'évaluation de la visite d'inspection s'est tenue, dans l'après-midi de jeudi dernier, où le chef de l'exécutif a entériné l'ensemble des décisions prises avec l'aval des directeurs des secteurs concernés. De fait, la salle de soins de la localité de Sidi-Kassi sera réhabilitée et réaménagée avec l'affectation d'un médecin. Aussi, la même localité bénéficiera-t-elle d'un milliard pour un projet d'aménagement urbain.«Le chef de la Subdivision de l'urbanisme et de la construction (SUC) est tenu de veiller à la bonne exécution du projet en intégrant et en sollicitant dans son étude les avis de la population concernée», a ordonné M. Belkateb. Le wali instruira, cependant, les responsables de la DUAC et des Domaines de surseoir à l'octroi de deux hectares de terrains, sur les 22 libérés, à 12 promoteurs immobiliers. Les assiettes en question furent récupérées après l'éradication des baraques et autres habitations précaires. «La loi est claire sur ce sujet. En effet, une fois libérées des baraques et taudis, les parcelles vierges sont affectées à la construction de logements LPL ou AADL et d'équipements publics», a indiqué, avec dépit et désarroi, le wali. Et d'affirmer que «plus de 50% des actes de concession ont été établis pour de pseudo-investisseurs. Lesdits investisseurs nous ont mis devant le fait accompli du fait que les terrains seront mis à la revente ou à la sous-location. L'Etat doit être fort et nous allons engager toutes les procédures administratives nécessaires et indispensables pour arriver à redynamiser les possibles investissements ou du moins récupérer d'éventuels terrains non exploités». Les révélations du nouveau wali sont fracassantes et extrêmement graves et montrent qu'il y a anguille sous roche dans la gestion du dossier Calpiref par l'ex-wali qui se la coule douce dans la wilaya de Mascara, actuellement. Des rebondissements sont attendus dans cet explosif dossier qui tient en haleine la population d'El-Tarf, laquelle se sent trahie et poignardée dans le dos. À moins que le ministre de l'Intérieur ne réagisse.