Organisé par l'Organisation nationale des éditeurs de livres, le Salon national du livre s'est ouvert jeudi au Palais des expositions des Pins-Maritimes et se poursuivra jusqu'au 20 mars. Etant donné l'annulation de l'édition 2020 du Salon international du livre d'Alger (Sila) en raison de la crise sanitaire, le ministère de la Culture a décidé d'organiser un événement national, inauguré jeudi à la Safex par la responsable du secteur. Le pavillon central avait grise mine ce jeudi matin alors que les éditeurs s'affairaient encore à préparer leurs stands en attendant l'arrivée de la ministre. Celle-ci animera d'abord une réception en l'honneur des éditeurs avant de procéder à la tournée traditionnelle entre les différents espaces du Salon. 216 maisons d'édition participent à cette manifestation mais rares sont celles qui proposent de nouveaux titres. Organisé justement pour atténuer l'impact de la crise sanitaire sur la santé du marché du livre, le Salon national, contrairement au très populaire Sila, risque cependant de ne pas tenir cette promesse. Et pour cause, la léthargie du semi-confinement semble avoir frappé de plein fouet le monde de l'édition, à l'instar des autres secteurs économiques. Très peu de nouveautés donc et un salon dont la modestie et la pâle allure ont même persuadé les services du Premier ministère d'annuler la visite de Abdelaziz Djerad, censé venir inaugurer l'événement. Côté affluence, on est loin des foules nombreuses attendant patiemment l'ouverture au public. Un participant nous expliquera d'ailleurs avec une pointe de dépit : «Comment espérer que le public vienne en nombre quand un salon du livre est organisé pendant les vacances scolaires mais qu'on en interdit l'accès aux personnes de moins de 16 ans ?» En effet, cette restriction est annoncée dans le cadre des mesures de prévention imposées au salon, malgré l'absence de toute donnée scientifique prouvant sa nécessité. Parmi les rares maisons d'édition venues avec de nouvelles publications, citons Apic qui propose une réédition du roman Le désert sans détour de Mohammed Dib, publié initialement en 1992 chez les éditions Sindbad ainsi que sa version bande-dessinée (inédite) de Jacques Ferrandez ; Le vent a dit son nom de Mohamed Abdallah ; Le pays des éclipses de l'écrivain malien Ibrahima Aya ; Des fourmis dans la bouche du Sénégalais Khadi Hane ; La scène et l'Histoire de l'Algérien Djawad Rostom Touati ; et enfin Algérie post-Hirak : à la conquête de l'avenir de Abdellatif Rebah. Les éditions Koukou sont également présentes avec quelques nouveaux titres publiés entre 2020 et 2021. Le plus récent est l'essai Algérie : la seconde révolution de Sanhadja Akrouf et Patrick Farbiaz ; La face cachée de Mammeri de Tassadit Yacine ; Viols et filiations : incursion psychanalytique et littéraire en Algérie » de Christiane Chaulet-Achour et Faika Medjahed... Par ailleurs, vingt-quatre rencontres thématiques sont prévues tout au long du salon ainsi que de nombreuses ventes-dédicaces, lesquelles auront lieu dans deux salles dédiées à cet effet et non au niveau des stands des éditeurs, et ce, dans le cadre du protocole sanitaire «strict». S. H.