Dans cet ouvrage coécrit par Sanhadja Akrouf et Patrick Farbiaz, les deux militants de gauche tentent d'apporter "un éclairage sur la révolution en cours, qui a suscité l'admiration par son caractère pacifique et son civisme". À partir du 16 février, les librairies vont s'enrichir d'un nouvel ouvrage sur leurs étals. Publié par les éditions Koukou, Algérie. La seconde révolution, de Sanhadja Akrouf et de Patrick Farbiaz, apporte "un éclairage sur la révolution en cours, qui a suscité l'admiration par son caractère pacifique et son civisme". Pour les auteurs, la crise révolutionnaire qui "ébranle le régime algérien n'a rien d'un coup de tonnerre dans un ciel serein. Elle survient dans un pays où les luttes n'ont jamais cessé contre la hogra du pouvoir et pour les libertés et la dignité du citoyen". À cet effet, à travers les documents produits par les divers groupes d'acteurs en lutte (partis, associations, syndicats...), est-il mentionné dans la quatrième de couverture, ces deux militants tentent de répondre à diverses interrogations portant sur les "origines du mécontentement", "quelles forces animent le Hirak ?" ou encore "Quels sont les objectifs du mouvement populaire ? Mais aussi ses contradictions ?". Dans l'introduction intitulée "Un itinéraire à deux voix", il est souligné que ce livre est né d'une rencontre dans le Paris métissé du 20e arrondissement de deux militants qui, à travers leurs expériences et leur combat souvent commun, ont ressenti comme "une nécessité" d'écrire ce livre. Cette initiative n'était nullement "évidente" pour la Franco-Algérienne combattante. "C'était plus facile matériellement pour le retraité français, mais qui ressentait le poids du regard critique des Algériens sur l'écriture de leur histoire par un pan non historien étranger et, qui plus est, issu de la puissance coloniale", est-il expliqué. À cet effet, si ces deux militants de gauche ont "décidé" de publier ce livre en France et en Algérie, "c'est aussi pour briser cette frontière insidieuse hérissée par deux nationalismes qui empêchent la coopération entre nos deux peuples liés d'une manière indéfectible par l'histoire". Selon la féministe Sanhadja Akrouf, toute sa vie elle attendait et était préparée à ce moment (l'insurrection du peuple), car durant les vingt ans du "règne de Bouteflika – sans partage ni opposition –, la société algérienne a été vitrifiée, sans espoir d'évolution. Ce pouvoir a réussi à enlever à tout un chacun l'envie de se projeter dans l'avenir et, de ce fait, de rêver". Pour les quinquagénaires, la possibilité de rêver et l'envie de changer le monde se sont "évanouies devant l'inertie totale instaurée par ce pouvoir", mais un certain 22 février 2019, la donne a changé grâce au peuple algérien, "ce géant endormi (qui) se réveille, se dresse et marche". Pour sa part, le militant Patrick Farbiaz, engagé dans le soutien aux peuples en lutte pour leurs droits et contre le racisme, informe avoir coécrit ce livre comme un "prolongement" de ceux qu'il avait publiés sur les mouvements de Nuit debout et des Gilets jaunes, avec le même objectif : "laisser une trace dans la mémoire collective en donnant la parole aux acteurs de ce mouvement populaire historique (...)". Ainsi, ce livre "est une photographie de dix mois de ce mouvement. C'est dire qu'on considérera ces textes dans une triple dimension : à la fois comme des documents, des textes singuliers, mais aussi et surtout comme des actes dont l'effet sur le cours des événements est attendu". Composé de trois parties, les auteurs d'Algérie. La seconde révolution font découvrir au lecteur, à travers 273 pages, les différentes phases de l'histoire algérienne ayant mené le peuple à se soulever, tout en décortiquant les moments-clés de la révolution du sourire (naissance et soulèvement de la société civile).
H. M. Algérie. La seconde révolution, de Sanhadja Akrouf et de Patrick Farbiaz, Editions Koukou, 2021, 273 pages, 800 DA.