«Impérieuse nécessité de mettre un terme à toute forme d'ingérence étrangère pour permettre au peuple libyen frère de décider de son sort...» C'est un jour faste pour le peuple libyen martyrisé par 10 ans de guerre civile sans perspectives de sortie de la plus grave crise vécue par le pays. Pays riche, grâce aux formidables ressources en hydrocarbures, il voit ses populations soumises aux pires restrictions, à tout point de vue. Les ingérences étrangères multiformes, les divisions de la classe politique libyenne, les affrontements armés ont fait de ce pays maghrébin un réceptacle de tous les trafics transfrontaliers: armes, drogue, mercenaires, djihadistes, etc. Le gouvernement de transition en Libye mis sur pied laborieusement, sous les auspices des Nations-Unies à Genève, peut se mettre au travail. Il vient d'obtenir (mercredi dernier), la confiance du Parlement lors d'un vote qualifié par la communauté internationale d'«historique» et qui considère cette étape cruciale comme une «réelle opportunité» pour les Libyens en vue d'atteindre l'unité, la stabilité et la réconciliation. Et c'est après deux jours d'intenses tractations que le Parlement a approuvé, majoritairement, l'équipe d'Abdelhamid Dbeibah par 121 voix sur les 132 députés. Le gouvernement intérimaire indique-t-on, prêtera serment lundi prochain à Benghazi (Est), deuxième ville de Libye. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a «exprimé son soutien et sa disposition totale à soutenir ce gouvernement, et ce, dans l'espoir de mettre un terme à la division et de resserrer les rangs en vue d'assurer la réussite des échéances importantes prévues à la fin de cette année». Le Président Tebboune a mis l'accent sur «l'impérieuse nécessité de mettre un terme à toute forme d'ingérence étrangère pour permettre au peuple libyen frère de décider de son sort et de préserver la souveraineté, l'indépendance et l'unité territoriale de la Libye. Pour sa part, dans un discours télévisé, Dbeibah a qualifié ce vote comme un «moment historique», s'engageant à empêcher le retour de la guerre dans le pays. Devant cette avancée, les réactions sont nombreuses. Le Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale (GNA) en Libye présidé par, Fayez-al Sarradj considère l'approbation du gouvernement comme étant «un grand pas vers la cessation des conflits et des divisions». Et «appelle toutes les parties libyennes à l'union, à la fraternité, à la réconciliation et à travailler la main dans la main au profit de la Libye». Pour la mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul), «la Libye a, maintenant, une réelle opportunité pour atteindre l'unité, la stabilité, la réconciliation et recouvrer entièrement sa souveraineté ». Quant au Président de la Tunisie, pays frontalier de la Libye, Kaïs Saïed, il a réaffirmé que cette étape accomplie «ouvrirait la voie à d'autres», exprimant «sa sincère détermination à ouvrir de larges horizons dans tous les domaines non seulement sur la base d'intérêts communs entre les deux pays, mais aussi sur les liens particuliers qui lient les Libyens aux Tunisiens et leur enracinement dans l'histoire». L'ambassadeur de l'Union européenne (UE) en Libye, Jose Sabadell, a déclaré que ce mercredi est «une journée historique» pour la Libye. L'ambassadeur américain à Tripoli, Richard Norland, a estimé que cette étape «ouvrira la voie aux élections du mois de décembre prochain». Plus tôt dans la journée du mercredi, le Parlement libyen a accordé la confiance au nouveau gouvernement de transition qui comprend 27 portefeuilles, en plus de 6 ministres d'Etat. Le Forum pour le dialogue politique a élu, le 5 février dernier, une autorité exécutive dont la tâche principale est d'organiser des élections présidentielles et parlementaires pour le 24 décembre prochain. B. T.