Le marché mondial du blé devrait connaître une croissance considérable au cours de la période allant entre 2021 et 2025. En fait, l'expansion a commencé l'année dernière, au titre de la saison 2020-2021, en juillet. Dans ce contexte, l'Algérie tient un rôle central du fait qu'elle est appelée à consommer 11 millions de tonnes de blé, dont un peu moins de la moitié devrait être importée. L'Algérie, avec quelques autres pays de la région, continuera à occuper le haut du pavé sur le marché international du blé et, ainsi, susciter les convoitises de la part des plus grands exportateurs mondiaux entrés dans une concurrence chaque année un peu plus féroce pour au moins maintenir intacte leur part de marché et au gré des conjonctures, à l'instar de celle induite par la crise sanitaire mondiale, troubler la quiétude de l'exportateur majeur vers l'Algérie et la région que constitue la France. Une concurrence dont avait déjà été avertie cette dernière au cours du second semestre de l'année dernière, lorsque les Russes et des pays baltes se sont mis à s'intéresser plus que jamais auparavant à l'alléchant potentiel du marché algérien. À croire de récentes statistiques du fournisseur mondial de données, Refinitiv, la destination Algérie demeure la plus prisée pour le blé français hors-Union européenne, avec des exportations atteignant les 309 000 tonnes de céréales, soit le plus important niveau enregistré depuis le début de la saison 2020-2021, en juillet dernier. Une bénédiction pour les exportateurs français «troublés» par la défection de l'autre traditionnel importateur majeur, la Chine. Mais que les exportateurs de l'Hexagone ne s'endorment pas sur leurs lauriers, le marché algérien se trouve en bonne place dans le viseur des exportateurs russes qui, dans la perspective de cette saison 2020-2021, nourrissent de grandes ambitions surtout que les autorités algériennes se seraient montrées disposées à lâcher un peu de leur intransigeance sur le taux de grains punaisés qui constituait un facteur «bloquant» pour les exportations de la Russie vers l'Algérie. Une véritable menace pour les exportateurs français dont il est à se demander comment ils ont accueilli l'information révélée, il y a quelques jours par Argus Media, l'évaluateur et analyste des prix de divers marchés mondiaux, lorsqu'il faisait état de l'achat par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) de 510 000 tonnes de blé chez des fournisseurs allemands et baltes. Les cargaisons, est-il précisé par Argus Media, doivent être livrées en avril et ont été acquises à des prix moyens de 323 dollars/tonne, soit une hausse de près de 2 dollars/tonne par rapport au précédent approvisionnement de l'OAIC, en février. Le même spécialiste international de l'évaluation et l'analyse des marchés affirme que, pour la campagne allant de septembre 2021 à août 2022, les achats algériens de blé sur le marché international devraient baisser d'environ 1,5 million de tonnes, et ce, à la suite d'une décision du gouvernement de réduire les importations. Ainsi, poursuit la même source, qui se réfère à une autre information, du Département américain de l'Agriculture (USDA) celle-là, l'Algérie ne devrait importer pour la campagne 2021-2022 que 5 millions de tonnes de blé contre 6,5 millions de tonnes pour la campagne en cours. De quoi, en somme, maintenir fortement l'attrait du marché algérien. Azedine Maktour