Le décor du scrutin législatif anticipé du 12 juin prochain se met progressivement en place. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Alors que l'on en est à un peu moins de trois mois, le décor des élections législatives anticipées du 12 juin prochain se met en place progressivement. Avec l'entame du retrait des dossiers de candidature par les postulants, que ceux-ci soient à titre d'indépendants ou dans le cadre de partis politiques auprès des délégations de wilaya de l'Autorité nationale indépendante des élections. Une opération qui s'est soldée jusqu'à samedi, par quelque 297 pour les premiers et 456 pour les seconds issus de 46 partis. Et c'est, depuis, la course à la collecte des fameux parrainages des électeurs, à hauteur de 25 000 signatures pour les partis politiques répartis sur un minimum de 23 wilayas, et de 100 signatures pour chaque siège parlementaire à pourvoir concernant les listes indépendantes. Une collecte dont la date-butoir est le 22 avril prochain, soit 50 jours avant le scrutin. Alors que chez le mouvement pour la société de la paix, on escompte réussir une moisson plus grande que celle exigée par la nouvelle loi électorale, au niveau du parti du Front de libération nationale et du Rassemblement national démocratique qui ont retiré les dossiers de candidature au niveau de l'ensemble des circonscriptions électorales, on compte se contenter des seuils requis, loin de toute «surenchère». Le but étant, selon une source proche du vieux front du pouvoir, de donner la chance aux candidats, qu'ils soient partants à titre d'indépendants ou sur des listes partisanes sans ancrage social, de pouvoir se faire parrainer, un électeur ne pouvant parrainer qu'une seule liste électorale. Parallèlement à cette opération de collecte des parrainages des électeurs, bien des partis ont entamé celle portant recueil des candidatures. Au FLN, par exemple, cette opération sera finalisée à la fin de la semaine en cours avec le dépôt des dossiers y afférents au niveau des kasmas et des mouhafadhas. Des candidatures qui seront étudiées, d'abord au niveau des commissions de wilaya puis au niveau du bureau politique. Ceci dit, le tout prochain scrutin législatif anticipé enregistrera la défection de certains partis émargeant dans le camp démocratique. Il s'agit du Parti des travailleurs dont le comité central a décidé, la semaine dernière, de ne pas y prendre part, du Rassemblement pour la culture et la démocratie dont le conseil national a opté, samedi dernier, pour le rejet de ce rendez-vous électoral. Il ne reste que le Mouvement démocratique et social, le Parti socialiste des travailleurs et le FFS qui ne se sont pas encore prononcés. Si pour ces deux derniers, l'option du boycott est plus que probable, membres qu'ils sont du Pacte de l'alternative démocratique. Au sein du doyen des partis de l'opposition, ce scrutin divise la direction nationale alors que la base est totalement hostile à toute idée de participation. Et la session extraordinaire du conseil national du parti prévue le 3 avril prochain est fortement attendue, chacun des deux camps essayant de gagner à sa cause le maximum de membres de cette instance souveraine entre deux congrès. Reste, ceci dit, la grande inconnue, le taux de participation à ces élections. Certes, le gros de ce que compte la scène politique nationale et nombre de candidats indépendants, encouragés qu'ils sont par la nouvelle loi électorale, sont partants, mais tout ce beau monde réussira-t-il le pari d'intéresser les électeurs ? Tout l'enjeu est là avec, notamment, un paramètre de taille qui a lourdement pesé lors de l'élection présidentielle du 12 décembre 2019 et du référendum du 1er novembre dernier autour du projet de la nouvelle Constitution : le mouvement populaire du 22 février 2019 dont les manifestations à l'occasion de son come-back, il y a un mois, ont été un message de refus de la feuille de route du pouvoir dont l'agenda électoral. M. K.