Le PT est bien parti pour ne pas prendre part aux prochaines élections législatives prévues le 12 juin prochain. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le Parti des travailleurs sera certainement le tout premier parti à rompre l'enthousiasme suscité par les élections législatives anticipées du 12 juin prochain parmi les partis de l'ex-allégeance et ceux du camp islamiste, tous partants pour ce scrutin. Et le rapport politique lu, hier samedi, par la secrétaire générale du parti à l'ouverture des travaux d'une session du comité central plaide lourdement pour cette option. Une option qui ne fait pas l'ombre d'un doute et dont la forme sera arrêtée aujourd'hui à la mi-journée. Dans son intervention, Louisa Hanoune s'est longuement attardée sur la situation générale du pays empreinte d'un retour en force du mouvement populaire au bout de près d'une année de ses manifestations hebdomadaires. Des marches dont elle réitère encore une fois qu'elle ne demandera jamais l'arrêt même si elle estime qu'aujourd'hui, elles ne suffisent plus. Evoquant indirectement les futures élections législatives anticipées, la patronne du PT a préféré se poser des questions, plutôt de fausses questions, une manière d'alimenter les débats autour de la question parmi les membres du comité central. Ces élections régleront-elles le problème des libertés sans cesse remises en cause ? Permettront-elles de répondre aux revendications des milliers de travailleurs fortement impactés par la crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19 ? Autant d'interrogations parmi tant d'autres dont les réponses dicteront, selon elle, l'attitude du parti à l'égard de ce scrutin projeté. Une consultation électorale qui, par ailleurs, ne répondra pas aux revendications véritables du mouvement populaire du 22 février 2019 dont elle renouvelle sa crainte d'une récupération par la mouvance verte. Des revendications dont celle, clé, portant changement radical du système de gouvernance. Pour Hanoune, ces élections ne feront que permettre au système en place de se pérenniser. Elle en voudra pour, entre autres preuves irréfutables, le nouveau code portant régime électoral dont elle a vertement dénoncé certaines dispositions. Notamment, l'article 316 qui instaure l'obligation de collecte pour les partis au même titre que pour les candidats indépendants, d'un certain nombre de parrainages d'électeurs de la circonscription électorale de la liste électorale. Une disposition antidémocratique estimera-t-elle, brocardant également la disposition qui permet à des partis ou à des listes de candidats de solliciter l'arbitrage de l'Autorité nationale indépendante des élections en cas de défaut de parité hommes-femmes sur ces listes. Les débats autour de la question des élections qui ont démarré, hier à la mi-journée, se poursuivront jusqu'à aujourd'hui à midi. Et Hanoune devra expliquer plus profondément cette plus que probable option de bouderie du rendez-vous du 12 septembre prochain lors d'une conférence de presse prévue au courant de cette semaine. M. K.