C'est un éclaircissement de la part de la Banque d'Algérie qui s'imposait eu égard à ces temps troublés, sur le double plan financier et monétaire, que traverse le pays. Conjoncture ayant valu des mesures qui, pour celle ayant trait à l'émission du nouveau billet de 2 000 dinars, et l'explication du ministre des Finances, ont été «mal» interprétées. Lors de son passage sur la Chaîne 3 de la Radio nationale, pour répondre à la question sur la crise de liquidité à laquelle se heurtent particulièrement les bureaux de poste et leurs usagers, M. Aymen Benabderrahmane s'est longuement expliqué sur la genèse du problème, avant d'assurer que son département est en train de «mettre en place tous les mécanismes possibles pour répondre aux besoins en liquidité». Ceci en plus de mesures «plus radicales» dont l'injection de liquidité et ce, par la mise en circulation du nouveau billet de 2 000 dinars, mais sans expliquer si cet argent était destiné à «remplacer» de l'argent qui était déjà en circulation, ou bien de la nouvelle liquidité injectée sans contrepartie. Cela a été suffisant pour que beaucoup extrapolent pour arriver à la «conclusion» que les autorités du pays ont désormais recours au financement non conventionnel, autrement dit la planche à billets. Donc, afin de couper court à toute espèce d'équivoque sur le propos du ministre des Finances au sujet des nouvelles liquidités et de l'injection du billet de 2 000 dinars, la Banque d'Algérie, sur sa page Facebook, a appelé à «ne pas confondre émission de nouveaux billets de banque et planche à billets». Puis se voulant plus pédagogique, la Banque des banques explique, aux non-initiés notamment, que «selon le niveau de sa production de richesse en biens et services (PIB), une économie a besoin d'un certain nombre de pièces et billets pour fonctionner (monnaie fiduciaire), à même de satisfaire la demande des agents économiques (ménages et entreprises)». Et ainsi, une banque centrale «émet en contrepartie d'actifs réels détenus en compte des billets et pièces de monnaie. L'émission de billets étant une transformation de monnaie scripturale en monnaie fiduciaire, l'effet sur la taille de la masse monétaire est nul». Pour ce qui concerne la planche à billets, «elle consiste à émettre de la monnaie sans contrepartie équivalente en richesse réelle, c'est de la création monétaire, ''creatio ex nihilo'' (création de rien) non adossée à l'existence d'actifs réels», conclut la mise au point de la Banque d'Algérie. Azedine Maktour