En écho au récent voyage du sénateur Christopher Coons en tant que porte-parole du Président Biden dans le Sahara Occidental, le secrétaire d'Etat, Antony Blinken, a souligné le soutien des Etats-Unis aux négociations politiques, et a exhorté le secrétaire général de l'ONU à accélérer la nomination d'un émissaire personnel, ce que revendique depuis des mois le Front Polisario. Il y a lieu de noter que cet appel aux négociations directes entre les deux parties en conflit, à savoir le Maroc et le Front Polisario, met fin au rêve fou du royaume alaouite d'enterrer la question de l'occupation du territoire sahraoui qui dure depuis 1975. Sourd aux appels répétés pour des négociations de paix, le Maroc s'est encore «ensablé» en prenant l'initiative de rompre le cessez-le-feu en vigueur depuis 30 ans, jouant la politique du fait accompli. Cette initiative a eu finalement un effet boomerang sortant la question de la décolonisation du Sahara Occidental de l'oubli. Les réactions de soutien et de sympathie dans le monde sont toujours aussi fortes. Indéniable aussi la résistance sahraouie, car de l'aveu même du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, les combats armés sont intenses, ce qui le pousse à appeler les deux parties à faire preuve de modération vu le risque de dérapage qui impactera toute la région. D'où l'urgence de relancer le processus de paix et de nommer un nouvel émissaire dans un poste resté vacant depuis mai 2019 avec la démission de Horst Kohler. C'est le retour à la case départ pour le Maroc. R. I.