Les soldes et les ventes promotionnelles de plusieurs marchandises notamment les fruits, les légumes et les viandes, à l'approche du mois de Ramadhan ne risquent pas de mettre fin à la traditionnelle flambée des prix de ces produits durant ce mois de jeûne. Selon l'Organisation algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce), les commerces des produits alimentaires de large consommation ne vont certainement pas adhérer à cette action. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La crise sanitaire de Covid-19 et la récente hausse des prix de la plupart des produits de large consommation ont considérablement affecté le pouvoir d'achat des Algériens. Certains d'entre eux n'ont repris le travail que depuis peu, alors que d'autres ont carrément perdu leurs emplois avec l'avènement de la pandémie. Prévu dans quelques jours, le mois de Ramadhan de 2021 s'annonce très difficile pour nombre de ménages. Pour eux, faire face aux nombreuses dépenses de ce mois, souvent démesurées, relève d'une mission impossible. Visant à alléger la pression sur le consommateur durant cette période, le ministère du Commerce a décidé d'autoriser les soldes et les ventes promotionnelles durant tout le mois de Ramadhan. «Les ventes en soldes sont autorisées durant le mois de Ramadhan et les jours de l'Aïd el-Fitr dans les locaux commerciaux et tous les espaces commerciaux», annonce-t-on dans un communiqué rendu public mardi 30 mars. Prévue du 7 avril prochain, à une semaine avant le début du mois de Ramadhan, jusqu'au 13 mai prochain qui coïncidera avec le deuxième jour de l'Aïd el-Fitr, cette opération commerciale concernera différents produits, notamment l'alimentation générale, les fruits et légumes, les viandes, les fruits secs, les ingrédients des gâteaux, l'habillement, les chaussures, l'électroménager et les ustensiles de cuisine. Selon le ministère du Commerce, cette action permettra aux consommateurs d'accéder à tous ces produits à des prix «attractifs». Cette opération de soldes et ventes promotionnelles pendant le mois de Ramadhan et les deux jours de l'Aïd suscitera-t-elle un engouement chez les commerçants ? Eux qui attendent chaque année, l'occasion du mois de jeûne pour doubler, voire tripler leurs recettes. Concernés pour la première fois par les soldes et promotions, les marchands de fruits et légumes vont-ils adhérer à cette action ? Le président de l'Organisation algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, souligne le caractère non obligatoire des ventes en soldes et promotionnelles. «C'est une action volontaire, et les agents économiques sont libres de proposer des ventes en soldes ou de s'abstenir», dit-il. Affichant un tantinet d'optimisme quant à cette opération qui concerne de nombreux produits, il affirme que ces soldes sont une «bonne chose» pour les commerçants dont l'activité a connu un frein depuis l'avènement de la pandémie de Covid-19. «Ils permettront à ces commerces de booster leurs transactions commerciales, et aux consommateurs de se procurer certains produits à des prix réduits», ajoute-t-il. Selon le président de l'Apoce, les commerces d'électroménagers, d'ameublement et d'ustensiles de cuisine seront les premiers à répondre positivement à cette opération. Il estime, par contre, que ceux des produits de large consommation ne seront pas favorables à cette démarche. Mustapha Zebdi est, d'ailleurs, certain que la flambée des prix des fruits et légumes pendant le mois de Ramadhan sera inévitable. «Chaque année, la hausse des prix de ces produits s'opère à des degrés différents. Nous l'espérons très minime pour cette fois-ci, et que les marchands fassent l'exception pour les produits de première nécessité, surtout pour les légumes», dit-il. Ry. N.