La situation épidémiologique suscite une fois de plus des inquiétudes. C'est l'Institut national de santé publique (INSP) qui donne l'alerte. Dans son dernier bulletin consacré à la situation épidémiologique, il fait état d'une hausse des principaux indicateurs, à savoir les cas de Covid-19 confirmés par tests, les hospitalisations et les cas admis en réanimation. Le Centre, l'Est et le Sud sont concernés et ce, depuis deux semaines déjà. Le nombre de wilayas pour lesquelles on observe une élévation des indicateurs étudiés est également en augmentation. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - De nombreux observateurs avaient laissé entendre que l'accalmie risquait de ne pas trop durer. Le bulletin de l'INSP vient le confirmer. Il fait état d'une augmentation du nombre de cas de Covid-19 notifiés, de cas suspects, des hospitalisations et des admissions en réanimation. Seule la région de l'Ouest fait exception. Autre constatation faite par l'équipe de l'INSP, le nombre de wilayas pour lesquelles il a été observé une élévation des indicateurs étudiés est également en augmentation. Dans le détail, le taux d'incidence des cas confirmés et des cas probables, à l'échelle nationale, est respectivement de 277,58 et de 374,96 cas pour 100 000 habitants, soit un accroissement de 0,70% et de 0,60%. En sept jours, cinq wilayas ont enregistré un taux d'incidence supérieur à 400 cas pour 100 000 habitants. Il s'agit par ordre décroissant d'Oran, de Blida, d'Alger, de Jijel et de Bejaïa. Le 9 avril dernier, trois régions sur quatre enregistraient une augmentation des notifications avec des taux d'accroissement, respectivement de +14,5, 12,2%, et de 2%. Même constat pour les cas confirmés. Depuis deux semaines, les notifications sont en hausse. Elles sont passées de 687 entre le 20 et le 26 mars, à 772 entre le 27 mars et le 2 avril, puis à 822 entre le 3 et le 9 avril. La hausse est estimée à 12,4% et à 6,5% entre les deux dernières périodes de sept jours en suivant l'ordre chronologique. Vingt-cinq wilayas notifient plus de cas au cours des sept derniers jours par rapport aux sept jours précédents. La wilaya qui enregistre la hausse la plus élevée est M'sila qui passe de 36 à 68 cas. Pour les cas probables, même scénario. L'augmentation est ressentie depuis trois semaines déjà. Vingt-sept wilayas voient leur notification augmenter au cours des sept derniers jours. Trois wilayas dépassent le seuil des 50 cas confirmés. Entre le 27 mars et le 2 avril, ce sont Oran, Ouargla et Alger. Entre le 3 et le 9 avril, Ouargla sort de cette liste avec 41 cas notifiés et M'sila entre en lice avec 68 cas déclarés versus 36 les sept jours précédents. Alger et M'sila enregistrent une hausse des déclarations, estimée respectivement à 9,2% et à 88,9%. Autre sujet d'inquiétude, le nombre des personnes hospitalisées qui, lui aussi, est en augmentation. Trente et une wilayas observent une augmentation du nombre des hospitalisations. Leur nombre quotidien moyen passe de 1 166,1 patients entre le 20 et le 26 mars à 1 185,6 entre le 27 mars et le 2 avril et atteint une moyenne de 1309,4 patients entre le 3 et le 9 avril. Les taux d'accroissement sont de 1,7% entre le 27 mars et le 2 avril et de 10,4% entre le 3 et le 9 avril. Idem pour les admissions au niveau des unités de soins intensifs. Le nombre de patients qui y sont hospitalisés a augmenté durant les trois dernières semaines. La moyenne passe de 98,7 patients entre le 20 et le 26 mars à 102,4 entre le 27 mars et le 2 avril puis arrive à 110,6 patients entre le 3 et le 9 avril. Neuf wilayas sur douze ont enregistré une élévation du nombre de patients en réanimation et cinq ont vu le nombre de patients intubés augmenter. La wilaya d'Alger totalise le maximum de patients en réanimation et de patients intubés. Si pour le moment, le bilan officiel des cas confirmés par tests connaît un frémissement, l'INSP, pour sa part, estime que « la vigilance reste de mise et ce, d'autant que l'on observe un relâchement général vis-à-vis des gestes barrières, que les variants, notamment britannique, ont été détectés dans plusieurs wilayas et que leur nombre est en hausse ». N. I.