La barre symbolique des 1 000 cas journaliers de Covid-19 a été franchie hier. Le bilan quotidien du mnistère de la Santé fait état, effectivement, de 1 002 nouveaux cas positifs au coronavirus. L'épidémie connaît une véritable flambée qui n'épargne aucune région du pays. Les hospitalisations sont en hausse, mettant sous pression les structures de santé. Des appels à l'ouverture d'hôpitaux de campagne et à la mobilisation des structures extrahospitalières se font de plus en plus insistants. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le scénario tant redouté par les professionnels de la santé est en train de se réaliser. La propagation du coronavirus, jugé inévitable, est de plus en plus importante. La courbe, qui a amorcé depuis une dizaine de jours son ascension, ne fléchit toujours pas. En quelques jours, le bilan qui s'était stabilisé pendant plusieurs semaines aux alentours des 400 cas testés positifs au Covid-19 est passé à un peu plus de 900, se rapprochant du seuil des 1 000 cas journaliers quotidiens. Un chiffre qui ne reflète pas l'ampleur réelle du taux de contaminations. De l'aveu même du ministre de la Santé, le bilan quotidien établi n'est que le reflet de la capacité du pays à faire des tests, et cette dernière est loin d'être importante. Ce qui l'est, par contre, c'est la hausse des notifications des cas positifs. Le dernier bulletin établi par l'Institut national de santé publique fait, en effet, état d'une hausse des notifications depuis environ le 10 octobre dernier. Il s'agit du troisième pic important enregistré après celui d'avril-mai puis celui de juillet. La progression de l'épidémie de Covid-19 intéresse désormais l'ensemble des régions. Aucune ne semble y échapper. Le Sud, qui semblait être épargné jusqu'à présent, a enregistré une hausse de 98,8% du nombre de nouveaux cas hebdomadaires et de 25,1% du nombre de patients hospitalisés. C'est le cas à Biskra et à Laghouat. La région ouest, qui semblait relativement stable, a également observé un accroissement important du nombre de patients hospitalisés estimé par l'INSP à 57,3%. Selon les données notifiées dans le dernier bulletin de l'INSP, dix wilayas enregistrent désormais un taux d'incidence supérieur à 200 cas pour 100 000 habitants contre 8 la semaine précédente. Au 12 novembre, l'Algérie a enregistré 65 108 cas cumulés de cas positifs, soit une incidence de 152,84 cas pour 100 000 habitants. Le taux d'accroissement hebdomadaire est de 8,2%. Il a pratiquement doublé par rapport à la semaine précédente où il était de 4,9%. La région centre enregistre encore le nombre hebdomadaire de nouveaux cas le plus élevé avec 2 492 cas. Par rapport à la semaine précédente, ce nombre a augmenté de 87,2% ; il était de 1 331 cas. Dix wilayas sur douze observent une augmentation des déclarations, ce sont, par ordre décroissant, Djelfa, Aïn- Defla, Blida, Chlef, Bouira, Boumerdès, Alger, Tizi-Ouzou et Médéa. Neuf wilayas enregistrent plus de 150 cas contre six la semaine précédente. Au niveau de la région centre, Bouira a rejoint le groupe et déclare 183 nouveaux cas contre 71 la semaine du 30 octobre au 5 novembre. À l'Est, c'est la wilaya de Constantine qui s'ajoute à la liste avec 151 cas. Pour l'Ouest, seule Oran dépasse le seuil des 150 cas avec une accentuation importante des déclarations, deux fois plus que la semaine précédente. Conséquence directe, les hospitalisations sont en hausse. Le nombre moyen quotidien est de 6 207,6 patients en structures hospitalières au cours des sept derniers jours contre 4 725,3 la semaine précédente, soit une hausse moyenne de 31,3%. Inévitablement, le taux de mortalité a également connu une hausse, s'établissant à 4,96 décès pour 100 000 habitants, soit un accroissement de 5,1%. Ce taux a tout simplement doublé. Il était, en effet, de l'ordre de 2,4% entre le 31 octobre et le 5 novembre. Une tendance que rien ne semble infléchir. Depuis hier, de nouvelles mesures restrictives sont entrées en vigueur. Il faudra attendre plusieurs jours avant d'en estimer les retombées. N. I.