La formation politique de Zoubida Assoul est dans le viseur du ministère de l'Intérieur. C'est à travers un communiqué que ledit ministère évoque « la non-conformité » de l'Union pour le changement et la prospérité (UCP) avec « la législation en vigueur » sans donner davantage de détails. Le département de Beldjoud dit avoir saisi la justice. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le ministère de l'Intérieur n'apprécie nullement les activités de la présidente de l'Union pour le changement et la prospérité (UCP). Il le fait savoir à travers un communiqué publié sur sa page Facebook, précédé du hashtag « important ». Dans ce communiqué, le ministère de l'Intérieur affirme avoir enregistré la situation « illégale » de l'Union pour le changement et la prospérité et sa « non-conformité » avec la législation en vigueur, notamment la loi organique relative aux partis politiques. Le ministère de l'Intérieur ne donne pas davantage de détails sur les dispositions que le parti de Zoubida Assoul n'aurait pas respectées. Il ne cache, cependant, pas son irritation face aux activités de cette dernière. Sans jamais citer son implication dans le Hirak et la défense de détenus, le communiqué indique qu'« en dépit de l'absence d'un statut juridique, l'avocate Zoubida Assoul était allée trop loin avec «des comportements en contradiction avec les dispositions régissant le travail des partis politiques». Dans sa mise en garde, le ministère de l'Intérieur va plus loin, affirmant avoir entamé les « procédures légales devant les instances judiciaires spécialisées », sans donner de détails là non plus et justifiant son action par les nombreux rappels à l'ordre adressés au parti afin qu'il se conforme à la loi. Des rappels qui, selon le ministre de l'Intérieur, n'avaient pas trouvé d'écho. Le communiqué du ministre de l'Intérieur reste évasif sur les raisons l'ayant poussé à actionner la machine judiciaire contre la présidente d'un parti mais l'implication de cette dernière dans le mouvement populaire et ses prises de position ne sont pas étrangères à la réaction du département de l'intérieur. Le parti de Zoubida Assoul mène jusque-là ses activités de manière ordinaire. Le 11 avril dernier, il avait tenu son congrès ordinaire. Il s'était soldé par la désignation d'un nouveau bureau exécutif avant que le parti n'annonce sa décision de boycotter les élections estimant que « ce scrutin dans le contexte actuel ne peut en aucun cas être une solution à la crise multidimensionnelle qui frappe le pays ». Zoubida Assoul expliquait en effet que « si le pouvoir continue à imposer sa politique de répression au lieu de répondre aux revendications du Hirak populaire, cela risque d'approfondir davantage la crise, étant donné le blocage politique et la détérioration inquiétante de la situation économique et sociale du pays aggravée par les conséquences de la crise sanitaire sur l'emploi et le pouvoir d'achat du citoyen », plaidant pour une « rupture totale et un changement profond » du système dans le cadre d'un Etat de droit où régnera la « force de la loi » et non pas « la loi de la force ». N. I.