Face à une hausse inquiétante des contaminations à la Covid-19, le professeur Fawzi Derrar, directeur général de l'Institut Pasteur d'Alger (IPA), a déclaré : « Il faut absolument freiner cette dynamique en retournant à la fermeté dans le strict respect des mesures barrières », estimant que les décisions du chef de l'Etat, prises mardi en réunion d'évaluation de la pandémie, dont celle de maintenir les frontières fermées, sont salutaires. Invité de la rédaction de la Chaîne 3, le directeur général de l'IPA a indiqué que le durcissement des mesures de confinement est l'une des options ayant été évoquées lors de la réunion d'évaluation de la situation pandémique présidée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune avant-hier. «Nous avons abordé la possibilité du durcissement des mesures de confinement sanitaire, suite au relâchement et le non-respect des mesures préventives», a-t-il expliqué. Et d'ajouter : «On assiste à une dynamique haussière des contaminations et la stratégie la plus efficace à adopter conjoncturellement est comportementale.» L'invité qui a estimé que la situation épidémiologique est inquiétante a ajouté que «les frontières sont fermées et le resteront donc, car on a compris qu'une certaine situation a favorisé l'arrivée des variants agressifs qui en ont profité d'une certaine manière, pour faire intrusion chez nous et qui se transmettent rapidement.» Selon le Pr Derrar, il y a 143 cas pour le britannique et 230 cas pour le nigérian qui ont «en un temps record atteint 20 wilayas déjà avec 50% du variant britannique qui est le plus préoccupant et qui circule à Alger», a-t-il noté. Selon le dernier communiqué de l'IPA, 39 cas confirmés du variant nigérian (B.1.525) et 29 cas du variant britannique (B.1.1.7) sont enregistrés au niveau de la wilaya d'Alger. Il poursuivra pour dire que « c'est une source d'inquiétudes si l'on continue à observer ce relâchement sans agir en ne changeant pas notre comportement ». M. Derrar avertira «pour qui dans ce cas de figure on peut voir venir une troisième vague» d'autant, ajoute-t-il, qu'on ne s'est pas encore débarrassé du virus classique Covid-19. Abordant la question de la vaccination citée parmi les mesures curatives, il fera savoir « qu'elle n'a pas d'effet immédiat, mais c'est l'urgence de freiner l'avènement d'une troisième vague qui nous exige le retour absolu vers les mesures barrières, à savoir l'obligation de porter le masque, la distanciation physique, l'usage du protocole sanitaire et une dense sensibilisation». Sur le même sujet l'invité a attribué le retard dans l'acquisition des vaccins anti-Covid19 à la tension mondiale sur ce produit «et on assiste au diktat des fournisseurs», rappelle-t-il, expliquant que ces derniers «ont intérêt à ouvrir des marchés çà et là, et donc ils ont chamboulé un peu le programme d'acquisition ce qui fait que nous ne recevons plus de vaccin selon le planning d'action initialement établi». Enfin, le DG de l'IPA a tenu à rassurer que « les choses vont être débloquées progressivement dans les tous prochains jours ». Il saisira l'occasion pour conseiller de conforter l'action de sensibilisation au sein de la population pour ce qui est de la vaccination par le produit d'AstraZeneca. «Nous sommes face à une situation critique qui ne laisse pas le choix», car «une personne vaccinée est un vecteur de transmission en moins», appelant les citoyens à s'inscrire sur la plateforme de vaccination du ministère de la Santé. Ilhem Tir