Le président du parti Jil Jadid Soufiane Djilali, à la veille du lancement de la campagne électorale, insiste pour dire que les élections législatives du 12 juin prochain constituent «une chance pour un réel changement et aller vers la reconstruction d'un Etat de droit ». Le plus important pour lui, c'est que ces législatives se dérouleront de manière transparente et que « les Algériens choisissent des élus qu'ils assumeront ». Invité de la rédaction de la Chaîne 3, Soufiane Djilali a estimé que ce rendez-vous électoral est très attendu par des Algériens qui aspirent à un changement « concret et palpable », soulignant, par la même occasion, que « le changement ne peut parvenir sur simple décision ou par décret ». Soufiane Djilali, qui reconnaît que la colère et la protestation sont toujours vivaces, dira néanmoins qu'« une démocratie et un Etat de droit se construisent par l'engagement des citoyens ». Ce dernier doit se faire à travers des élections, le choix de ceux qui vont les présenter de la manière la plus crédible et « c'est à partir de là que le pays s'engage de facto dans des réformes plus importantes », notera-t-il. Et de poursuivre : «Le changement viendra avec la force de la population.» En réponse à une question relative aux opposants à la tenue des élections législatives, l'invité dira : « Au lieu de ne faire que les marches du vendredi, il faut se décider à porter avec énergie les candidats qui semblent porteurs d'un projet. Il faut que les Algériens aillent voter pour eux.» Pour éviter un grand taux d'abstention, Soufiane Djilali expliquera que c'est la tâche des partis politiques et des médias : «On ne peut pas effacer 20 ans en 6 mois ou une année.» Le choix des hommes et des femmes sera déterminant selon les attentes de tout un chacun, affirme le président de Jil Jadid, qui enchaînera pour dire que «c'est au corps électoral de définir ce changement à travers une Assemblée qui sera forcément plurielle, plus jeune. Une Assemblée où la femme sera mieux représentée dans un rôle politique plus important à jouer». Pour ce qui est des 50 listes de Jil Jadid, 40% des candidats sont des femmes et 39% jouissent d'un niveau universitaire, selon le chef du parti. Pour ces élections, M. Djilali défend l'option de la liste ouverte qui donnera la possibilité à l'électeur de voter pour sa liste de candidats favoris, fournie par les partis et les indépendants, et offre au même électeur la liberté de classer les candidats selon son ordre de préférence. Commentant la situation politique qui prévaut actuellement, l'invité de la radio précisera qu'il y a une alliance entre tous ceux qui ont intérêt que les changements ne s'opèrent pas en Algérie. « Ceux qui ont profité du régime Bouteflika ne sont pas heureux ni contents de l'évolution des choses », précise-t-il. Et d'ajouter : «Nous sommes dans un moment politique complexe et je pense que le Hirak a démontré qu'il y avait une conscience politique telle, que nous dépasserons largement ces jeux malsains dans les coulisses.» Selon lui, les tristes événements des années 1990 trouvent actuellement une nouvelle lecture faussée de ce qui s'est passé. Ilhem Tir