Tout en critiquant vertement les partis démocratiques qui, quasi-majoritairement, ont appelé au rejet des élections législatives anticipées du 12 juin prochain, Soufiane Djillali se dit être le «principal représentant» de ce courant lors de ce scrutin. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le mot d'ordre de participation du parti aux prochaines élections législatives anticipées n'ayant pas fait l'ombre d'un doute, le président de Jil Jadid s'est , d'ores et déjà, lancé dans la campagne électorale. Faisant part de l'adoption, la veille, samedi, par le conseil national du parti, du principe de participation au bout, selon lui, de «plusieurs heures de débats», Soufiane Djillali a affirmé, hier dimanche à l'occasion d'une conférence de presse, que ce mot d'ordre a été pris en «toute responsabilité» au bout d'une «analyse profonde de la situation générale du pays». Une analyse dont notamment celle ayant concerné la classe politique nationale «divisée» avec, notamment, «ceux qui refusent tout travail dans le cadre constitutionnel et exigent un changement sur la base d'une feuille de route et de principes génériques sans propositions concrètes». D'autres vont, selon lui, jusqu'à «défendre sans retenue aucune des positions d'Etats ennemis du pays». Ce qui fait de ces opposants, aux yeux du président de Jil Jadid, des «alliés objectifs de l'ancien système dans ses velléités de revenir aux commandes». Disséquant la scène politique nationale, la veille du rendez-vous du 12 juin prochain, Soufiane Djillali dit relever trois grosses données : d'abord les partis «bouteflikiens ou ceux qui se proclament du camp nationaliste, le courant islamiste qui sera présent dans presque toutes ses déclinaisons et l'absence du courant démocratique avec le rejet exprimé par l'essentiel des partis qui le composent. Une absence dont le président de Jil Jadid veut visiblement tirer profit en se voulant incarner, à l'occasion de ces élections, le «seul représentant du camp démocratique, l'étendard de l'opposition authentique qui veut le changement, qui veut porter les aspirations du Hirak au cœur des institutions de l'Etat et la modernisation de l'Etat national». Aussi, il a invité l'élite et les activistes de la Kabylie sans la citer nommément, réputée, selon lui, pour son «sentiment démocratique», à «consacrer sur le terrain la pensée démocratique en laissant le libre champ à ceux qui veulent voter et à ceux qui veulent boycotter». Concernant l'aspect purement technique de cette participation au scrutin du 12 juin prochain, Soufiane Djillali a affirmé que son parti a réussi, malgré bien des difficultés au tout début de l'opération, à collecter plus de 25 000 souscriptions d'électeurs, comme l'exige la nouvelle loi portant code électoral. Annonçant sa non-candidature, tout en tenant à rappeler s'être présenté sur la liste du parti lors des législatives de 2012 comme suppléant, le président de Jil Jadid a fait part d'une cinquantaine de listes avec lesquelles le parti prendra part ; des listes composées presque exclusivement de cadres et de militants du parti avec, ceci dit, l'ouverture sur bien des compétences en dehors de Jil Jadid, notamment des activistes du Hirak dans la perspective, selon lui, «de porter l'âme du mouvement du 22 février 2019 dans les institutions de l'Etat». M. K.