Plusieurs dizaines de personnes du village Ouled Kfifa, situ� � quelques encablures de la ville de Bouira, ont proc�d� hier, dans la matin�e, � la fermeture de la RN18 � l�aide de troncs d�arbres et autres pneus, auxquels ils ont mis le feu. Aux environs de 10 heures, les villageois, qui s��taient rassembl�s sur cet important axe routier reliant Bouira � A�n-Bessem, nous ont accueillis avec une banderole qui appelait le wali � intervenir pour lever �l�embargo� impos� par le maire. D�apr�s le repr�sentant de ce village, le manque de routes carrossables, d�AEP ainsi que l�assainissement et le gaz de ville sont les principales causes qui ont pouss� les habitants � cette solution extr�me. Accusant le maire de Bouira d�avoir abandonn� compl�tement leur village, ledit repr�sentant nous a montr� un paquet de correspondances, dont certaines datent de 2003, adress�es aux diff�rentes autorit�s de la wilaya. Dans toutes ces lettres, les citoyens se plaignent de la marginalisation dont est victime leur village, lequel manque de toutes les commodit�s, alors que d�autres limitrophes ont b�n�fici� de tout : routes, AEP, �clairage public, assainissement et m�me gaz de ville. Dans leur �r�quisitoire�, les habitants parlent aussi de l�exclusion de leur village du programme PPDRI alors que m�me le ministre de l�Agriculture, auquel une requ�te a �t� adress�e, s�y est montr� favorable. En clair, les villageois, qui ont refus� de dialoguer avec le maire pr�sent sur les lieux, parlent d�une marginalisation syst�matique, sans qu�ils s�expliquent les v�ritables raisons. Pourtant, dans l�une de ces requ�tes, le repr�sentant nous a montr� un P.-V. datant du 17 janvier 2007 o�, lors d�une r�union qui avait regroup� le P/APC, le chef de da�ra et les repr�sentants du village, tous les points avaient �t� soulev�s et pris en charge soit imm�diatement pour certains, soit avec des promesses. Aujourd�hui, trois ans apr�s cette rencontre, les repr�sentants du village parlent tout simplement de trahison du maire. Ce dernier, que nous avons rencontr� juste apr�s, nous a dit que ce village, compos� d�une trentaine de familles vivant sur une superficie de plusieurs kilom�tres, est trop enclav� pour pouvoir b�n�ficier de certains programmes comme celui du gaz de ville, r�serv� aux hameaux regroup�s. S�agissant des routes et de l��clairage public, le maire r�fute ces accusations, rappelant que des enveloppes avaient �t� d�gag�es et consomm�es pour rendre, dans un premier temps, les routes carrossables, et c�est ce qui a �t� fait. Concernant l�AEP, pour le moment, le village est desservi � l�aide de citernes, et il faudra beaucoup d�argent pour la r�alisation de l�AEP dont les �tudes ont montr� un lin�aire de 60 kilom�tres, tant les maisons sont �loign�es les unes des autres. Cependant, et m�me avec cette contrainte, des propositions ont �t� faites pour inscrire ces actions dans le cadre des PCD, au m�me titre que le bitumage des routes. Concernant l�habitat rural, qui n�a jamais b�n�fici� au village, le maire a dit que le probl�me r�side dans la difficult�, pour ces familles, d�obtenir des actes de propri�t� pour pouvoir b�n�ficier de ces aides, alors que pour le d�veloppement rural, le maire a dit qu�un PPDRI est retenu, ainsi que pour les villages de Sa�d Abid et Ouled Kfifa, qui sont mitoyens. Cela �tant, alors que les villageois protestataires exigeaient la venue du wali pour lui faire part en personne de leurs dol�ances, la RN18 a �t� ferm�e au grand dam des automobilistes qui �taient des centaines � �tre bloqu�s, ou � s'aventurer � travers les sentiers de fortune pour contourner cette voie.