La formation du BF de la FAF continue d'obéir à des stratagèmes jamais éludés par les candidats à la présidence. Et comme ses prédécesseurs, le candidat Charafeddine Amara semble composer avec des collaborateurs qui ne sont pas forcément de la même «obédience». Assistions-nous à la première «fracture» au sein du Bureau fédéral présidé par l'ancien patron du CR Belouizdad ? Le candidat unique, élu le 15 avril dernier à la majorité absolue, vit probablement les premiers moments de déchirure au sein de son board. Quelques jours après le retrait «stratégique» de Mohamed Ghouti qui a préféré se consacrer à sa ligue d'origine (Oum el-Bouaghi) au lieu de rallier un BF qui ne lui a proposé qu'un poste de pure forme (président de la commission Coupe d'Algérie), voilà que des informations persistantes avancent une probable scission entre Charafeddine Amara et Mouldi Aïssaoui promu en mai dernier, lors de la répartition des tâches comme conseiller du président de la FAF et non moins président de la Commission de réforme du cadre juridique. Cette dernière responsabilité laissait déjà planer des interrogations sur les contours d'une mission de réforme qui impose aussi bien une présence physique permanente et des connaissances sur le « corpus » à réformer. Si l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports se montre disponible, son absence des rouages du football semble lui poser un petit couac tellement le paysage footballistique a changé depuis son départ de la FAF qu'il a dirigée de septembre 1993 à juillet 1994. C'est vrai que l'ancien attaquant de charme de l'USM Alger a fait une petite intrusion au sein du staff dirigeant du club de Soustara en 2012 où il était nommé par Ali Haddad comme DG de la SSPA. Depuis, ses passages, toujours dans l'organigramme du club usmiste, n'étaient que d'ordre consultatif. Avant de rallier la cause de Charafeddine Amara que tout le monde soupçonne d'être le candidat du pouvoir, Mouldi Aïssaoui s'était exprimé et avait même annoncé qu'il serait candidat à la présidence. Comme Yacine Benhamza et Amar Bahloul, il fera équipe avec le président du holding Madar qui lui confiera le statut de conseiller (de quoi au juste ?) et surtout du réformateur juridique du football. Aussi, mercredi passé, il devait être celui qui représentera la fédération dans la commission mixte de refonte du football professionnel. Il n'en fut rien, le rôle ayant été attribué à Mohamed Mécherara que Charafeddine Amara a nommé un mois plus tôt comme son autre conseiller. Lorsque l'ancien président de la LNF a été désigné «avec effet immédiat» comme conseiller du président de la FAF, rien n'a été mentionné concernant le sort de Mouldi Aïssaoui. Est-il de plus et de trop ? Plus aucun indice n'était apparent. Jusqu'à ce mercredi 8 juin lors de la mise en place de la commission mixte FAF-MJS des réformes du football professionnel, cérémonie marquée par l'absence de l'ancien président du Conseil supérieur de la jeunesse. Le lendemain, jeudi donc, l'on apprendra que Mouldi Aïssaoui était dans tous ses états. Et pour mieux marquer sa désapprobation, il aurait signifié à Charafeddine Amara qu'il n'est pas en mesure de l'accompagner à Djeddah où se tiendra jeudi le Congrès de l'Union arabe de football, organisatrice de la Coupe arabe. Et c'est probablement le début de la fin d'une «relation» que les deux hommes ont dû cautionner pour sauver les apparences... M. B.