La présidence centrafricaine a dénoncé «une campagne de désinformation» visant sa coopération avec la Russie, et rejeté, dans un communiqué officiel, toutes les accusations portées par une enquête d'investigation sur des violations commises menées par des mercenaires russes en République centrafricaine. Bangui a estimé que c'est après l'attaque du 13 janvier 2021 par la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), qu'«une campagne de désinformation et de manipulation, visant à déstabiliser les institutions (de la Centrafrique) et à instaurer un régime favorable aux intérêts stratégiques étrangers, a été savamment orchestrée par des responsables habitués, et diffusée par une partie de la presse internationale». Selon les autorités centrafricaines, «la raison de cette campagne de désinformation et de manipulation est la reprise de la coopération bilatérale entre la République centrafricaine et la Fédération de Russie, y compris le soutien efficace des instructeurs russes dans les opérations de formation et de reconstruction des Faca (Forces armées centrafricaines) dans les territoires occupés par des groupes armés». Dans un communiqué rendu public vendredi, le 1er vice-président du Parlement centrafricain, Evariste Ngamana, a relevé que cette attitude «constitue un complot contre la République centrafricaine dans ce qu'il considère comme une guerre de positionnement entre les grandes puissances». Il a indiqué que «le bureau de l'Assemblée nationale souhaite vivement que l'Union européenne, le Royaume-Uni, les états-Unis ainsi que d'autres partenaires prennent du recul par rapport à ce rapport dont les contenus sont totalement erronés face à la réalité du terrain». Pour rappel, la semaine dernière, la chaîne CNN et son partenaire The Sentry ont publié une enquête qui démontre que des mercenaires russes sont impliqués dans des cas de violations en République centrafricaine. Le document qui a été obtenu par The Sentry et partagé avec CNN a souligné qu'à Bambari (centre) par exemple, «les Faca (Force armées centrafricaines) et les forces bilatérales, en particulier les Russes et les éléments soupçonnés d'être syriens, pourraient avoir commis des crimes de guerre, en particulier en exécutant des civils et d'autres personnes qui ne participaient pas aux hostilités».