La présidente centrafricaine Catherine Samba Panza a condamné mercredi la poursuite des actes barbares et criminels après la mort lundi de 26 déplacés dans une attaque à Bambari (centre) et décrété un deuil national de trois jours à partir de jeudi. Un deuil national de trois jours en mémoire des Centrafricains tués le 7 juillet 2014 à Bambari (...) est décrété sur toute l'étendue du territoire de la République Centrafricaine à compter du jeudi 10 juillet 2014. Le drapeau centrafricain sera mis en berne durant cette période, indique le communiqué de la présidence diffusé par la radio nationale. 26 personnes, dont 11 femmes, ont été tuées et 35 blessées lundi soir sur le site où sont installés des milliers de déplacés à Bambari, à la cathédrale catholique Saint-Joseph, selon un nouveau bilan de la Croix-Rouge locale mercredi. Le site a été attaqué par des hommes armés portant des boubous et des uniformes militaires identifiés comme étant des ex-rebelles de la Séléka, selon une source de la force militaire de l'Union africaine (Misca) ayant requis l'anonymat. Ces événements démontrent la volonté des ennemis de la paix de persister dans la voie diabolique de la violence et de la haine intercommunautaires. Le déplacement du cycle des représailles entre les bandes armées dans la préfecture de la Ouaka où les communautés chrétiennes et musulmanes vivaient en parfaite harmonie est un sujet de grande préoccupation, indique la présidente, lançant un vibrant appel à la communauté internationale pour une plus grande mobilisation. L'ex-rébellion Séléka, majoritairement musulmane, estime que des miliciens anti-balaka, à dominante chrétienne, sont présents parmi les déplacés de Bambari. C'est pour cela que nous avons lancé une attaque, a indiqué mardi un membre de l'état-major de la Séléka. Deux semaines auparavant, près de cent personnes ont été tuées et autant d'autres blessées dans le centre de Bambari et ses proches environs dans des violences opposant anti-balaka et ex-rebelles Séléka. Pour la présidente, les populations victimes d'attaques incessantes en plusieurs points du pays ces dernières semaines, notamment à Dékoa, aussi dans le centre du pays, payent le prix de la faiblesse des forces de défense et de sécurité. Les Forces armées centrafricaines (Facas) ont implosé lors des combats contre la Séléka. Depuis, une partie des soldats et leurs armes ont rejoint les anti-balaka pour combattre la Séléka. La communauté internationale, présente militairement avec la force française Sangaris et la Misca, s'oppose au réarmement des Facas, jugées peu fiables, que le gouvernement demande. Mardi, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian avait déclaré à Bangui qu'il n'y a pas d'avenir pour la Centrafrique s'il n'y a pas de cessez-le-feu entre les différents groupes armés. Un forum de réconciliation nationale est prévu du 21 au 23 juillet à Brazzaville. Depuis le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la Séléka, chassée du pouvoir en janvier, la Centrafrique vit une crise sans précédent, marquée par de terribles violences intercommunautaires ayant fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.