Vingt-deux personnes au moins ont été tuées en deux jours d'affrontements à Bambari en République centrafricaine, ont rapporté mardi des témoins. Bambari, à 380 km au nord-ouest de la capitale Bangui, est l'un des foyers de tension dans le pays, où les troupes étrangères s'efforcent d'enrayer le cycle des violences entre communautés chrétienne et musulmane, qui s'est enclenché avec la victoire des ex-rebelles de la Séléka, musulmans. Une première attaque, lancée à la périphérie de cette ville lundi matin par des miliciens chrétiens "anti-balaka", a provoqué des représailles menées par des jeunes musulmans, ont rapporté des témoins. Un témoin a dit avoir dénombré au moins 22 corps dans un village à sept kilomètres de Bambari à la suite de l'attaque des "anti-balaka". "Certains étaient découpés en morceaux, et à d'autres ils avaient arraché le cœur", a dit le témoin, en ajoutant avoir vu les corps de cinq enfants et de six femmes. Citant d'autres témoins, il a ajouté: "Après avoir fait irruption, des jeunes musulmans ont tué une dizaine d'anti-balaka." Les affrontements se sont poursuivis mardi, a précisé Antoine Mbao Bogo, un responsable de la Croix-Rouge. Les forces étrangères - françaises et africaines - déployées à travers le pays et le gouvernement de Bangui n'ont fait aucune déclaration concernant ces violences. La présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza a demandé ce mois-ci à la Cour pénale internationale (CPI) d'ouvrir une enquête sur les crimes commis depuis que les violences intercommunautaires ont éclaté à la mi-2012.