Une réunion de membres du comité central du parti du Front de libération nationale se tiendra samedi prochain dans une structure du parti au niveau d'une wilaya du centre du pays. Les bons résultats engrangés par le parti du Front de libération nationale à l'issue des élections législatives anticipées du 12 juin écoulé ne semblent constituer que l'arbre qui cache la forêt, autrement dit, une prouesse électorale pas de nature à faire taire les nombreuses voix contestataires au sein du vieux front du pouvoir. En effet, ces voix «dissidentes», selon l'actuelle direction nationale issue de la session extraordinaire du comité central du 29 mai 2020, font une lecture des résultats du scrutin législatif anticipé d'il y a une dizaine de jours, toute autre de celle «triomphaliste» faite par le secrétaire général du FLN. Pour Tahar Kaïs, membre du comité central et ex-mouhafadh de Aïn-M'lila, dans la wilaya de Oum-el-Bouaghi, il faudra «relativiser» la victoire du front puisque, selon lui, le gros des bons scores a été enregistré dans les circonscriptions électorales où il y a eu de très faibles taux de participation, citant Tizi-Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès, Alger, Blida... «Figurez-vous qu'il y a eu des députés élus avec seulement une vingtaine de voix !» s'exclame notre interlocuteur qui parle d'une nouvelle Assemblée populaire nationale «mal élue». Visiblement avide de «vider son sac», Kaïs parle également de ces sièges parlementaires acquis grâce à «l'achat de voix des électeurs, parfois pour des poulets. C'est une catastrophe». Suffisant pour qu'il interpelle le chef de l'état à l'effet de «dissoudre cette nouvelle Assemblée», faisant part d'un «conclave de membres du comité central prévu samedi prochain dans une structure du parti au niveau d'une wilaya du centre du pays». Un constat que partage un mouhafadh et ex-député du parti qui tient à mettre en relief l'absence du parti au niveau de 17 wilayas où il n'a pas pu franchir le cap des 5% des voix exprimées. «C'est quand même grave pour un parti comme le nôtre», affirme-t-il, dépité, non sans faire remarquer que nombre de cadres du parti ont été élus à titre d'indépendants. Notre interlocuteur prévoit que la présidence de la Chambre basse du Parlement échappe, cette fois-ci, au FLN qui, par ailleurs, ne bénéficiera que de peu de postes ministériels dans le nouvel exécutif», ce qui constituera, selon lui, un «double camouflet» pour la direction du parti. Et de confirmer la tenue de la réunion de samedi prochain à l'effet, a-t-il expliqué, de mettre sur pied une «instance nationale de gestion provisoire des affaires du parti». Une instance qui, ajoute Kaïs, sollicitera une «autorisation pour la tenue d'une session extraordinaire du comité central qui aura à élire un nouveau secrétaire général et un nouveau bureau politique qui auront pour mission la préparation du prochain congrès du parti conformément à ses statuts et à son règlement intérieur». M. K.