«Les pouvoirs publics ont eu le courage de fermer les frontières durant plus d'une année», c'est ce qui a permis de protéger la population des «variants», selon le Pr Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d'immunologie, qui a estimé que «le confinement de 5 jours a donné de très bons résultats.» Le professeur a expliqué que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de changer les dénominations pour les «variants» du Covid-19 et de simplifier les choses en leur attribuant les noms de lettres grecques au lieu d'un classement par pays d'origine, et ce, lors de son passage jeudi, sur les ondes de la Chaîne 3, en précisant que le variant britannique devient l'Alpha, le sud-africain Bêta, le brésilien Gamma et l'indien Delta. Evoquant la réouverture partielle des frontières et la reprise les vols, le président de la Société algérienne d'immunologie a ajouté que les mesures prises dernièrement par les autorités du pays relatives à «l'obligation du test PCR et d'un confinement de 5 jours ont donné de très bons résultats». Dans ses explications, il dira que concernant le contrôle rigoureux imposé à 10 000 passagers arrivés, un seul test PCR est revenu positif. « De mon point de vue personnel, si on vient avec une PCR négative et qu'on refait un test à l'arrivée et qu'il est négatif, on peut éventuellement se passer du confinement de 5 jours», dit-il. A une question relative au nombre de contaminations enregistrées au quotidien et qui ne cesse de connaître une hausse significative, l'immunologue a estimé que ce nombre reste sous-estimé et qu'on est loin de la réalité car «les médecins privilégient actuellement les tests antigéniques. Or, les antigéniques positifs ne sont pas comptabilisés dans les statistiques quotidiennes». Ainsi, il faudrait multiplier au moins par 3 le chiffre quotidien pour s'approcher de la réalité. Malgré cela, il estime que «la situation n'est pas alarmante». L'heure est au déconfinement et même avec 1 000 cas par jour car «les pays qui ont 3 à 4 000 nouveaux cas par jour sont en train de déconfiner». Le Pr Djenouhat s'est exprimé également sur le manque de lits de réanimation au niveau de certaines structures de santé affirmant que ces dernières ne sont pas du tout dépassées. Il explique que «si les services covid sont saturés, c'est parce que les autres services, mobilisés au début de la pandémie, fonctionnent de nouveau normalement». Il est urgent d'augmenter rapidement le nombre de lits de réanimation dans les hôpitaux, recommande l'invité de la Chaîne 3 qui appelle à l'intensification de la sensibilisation pour la campagne de vaccination, seul moyen de développer des formes bénignes du virus en donnant l'exemple de la Grande-Bretagne, où malgré une immunité collective acquise à plus de 80%, on enregistre à 15 000 nouveaux cas par jour et une baisse significative du nombre de décès évaluée entre 15 à 20 décès par jour. «Cela prouve que lorsqu'on est vacciné, on développe des formes bénignes du virus», indique l'immunologue. Ilhem Tir