L'impact du stress hydrique pèse lourd sur le quotidien des citoyens. Alors que l'été s'installe, l'eau se fait de plus en plus rare dans les robinets. Face à cette situation induite par plusieurs facteurs, le gouvernement a récemment annoncé la mise en place d'un plan d'urgence pour atténuer les conséquences de la faible pluviométrie, à travers notamment des solutions conjoncturelles, comme le forage de puits et le dessalement de l'eau de mer. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - L'objectif aujourd'hui est de tenter de maintenir la cadence de distribution de l'eau potable à un rythme plus ou moins «stable», dans toutes les wilayas du pays. Il s'avère qu'actuellement, le gouvernement n'a d'autres choix que de recourir à des alternatives telles que le forage et le dessalement. Selon Smaïl Amirouche, secrétaire général au ministère des Ressources en eau, qui intervenait hier, à la radio Chaîne 3, «la solution, bien que temporaire, réside dans les forages de puits». Il a avancé, à ce titre, qu'un vaste programme a été lancé, avec pour objectif de réaliser 170 forages qui sont actuellement en cours d'accomplissement. Le ministère prévoit de compléter ce programme par le lancement prochain de 120 autres forages. «Les travaux sont en cours, et les entreprises en charge de ce projet sont mobilisées sur le terrain.» Le SG du ministère, Smaïl Amirouche, prévient néanmoins, qu'à travers ces forages, «nous comptons exploiter le maximum des capacités de la nappe de l'albien». En sachant que le but est d'assurer une distribution d'eau régulière sur une période qui s'étale sur au moins trois ans. Il précise, en outre, qu'en attendant de trouver des solutions définitives pour pallier la rareté de cette ressource, le forage est dans l'immédiat, l'option la plus pertinente. Il soulignera qu'en parallèle, le ministère des Ressources en eau développera des solutions techniques avec l'Agence nationale des ressources hydrauliques pour la réalimentation artificielle des nappes. Revenant sur cette situation de stress hydrique qui touche de plein fouet le pays, Smaïl Amirouche considère que ce sont là les conséquences d'une très faible pluviométrie qui dure depuis près de trois ans. Fait qui est à l'origine du faible taux de remplissage des barrages qui alimentent les wilayas du pays. «La diminution du volume d'eau emmagasiné dans les barrages est de l'ordre de 35 % à 40 %», a-t-il indiqué. Cette situation a impacté de façon particulière les villes de l'Ouest. Ce qui fait que «les mesures d'urgence mises en place pour contrer cette tendance, ont donné des résultats dans certaines régions plus que d'autres», souligne-t-il. Le SG au ministère des Ressources en eau a également fait savoir que le volume actuel des barrages est à 15% de moins que leurs capacités moyennes. Aurions-nous pu éviter cette situation ? A cette question, l'invité rétorque que nul ne peut maîtriser les cycles hydrologiques. Il conviendra que pour cette année, les données météorologiques ont faussé les calculs. Il n'a pas beaucoup plu, et quand il y avait de la pluie, «c'était une pluie fine, ce qui fait qu'il n'y a pas eu beaucoup d'écoulement dans les oueds». Or, ce sont les oueds qui alimentent correctement les barrages, relève-t-il. En ce qui concerne l'autre alternative, que représente le dessalement d'eau, Smaïl Amirouche fait savoir qu'en recourant à cette méthode, nous serons en mesure de couvrir 50% des besoins exprimés en la matière. Donnant des détails sur le programme lancé à ce propos, il précise que plusieurs stations de dessalement ont été étudiées, certaines sont même finalisées. Il rappelle que la station d'Alger-Ouest, qui devait être installée à Zéralda, a été finalement délocalisée à Fouka (Tipasa) depuis 2018. Avec une capacité de 300 000 m3 par jour, «cette station aurait permis d'atteindre l'autonomie en termes de ressource hydrique des communes d'Alger», fait-il savoir. Cette délocalisation est due à des problèmes liés au terrain d'assiette. Par conséquent, l'appel d'offres a été relancé par le ministère de l'énergie. Il a, par ailleurs, annoncé que de nouvelles stations de dessalement verront le jour pour renforcer l'alimentation en eau potable pour six wilayas du Centre. Par ailleurs, des travaux de réhabilitation des stations de dessalement déjà existantes sont en cours. M. Z.