Le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Mohamed Sidi Omar, a déclaré que le Maroc était à l'origine du blocage de la désignation d'un envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara Occidental pour consacrer la politique du fait accompli et maintenir le statu quo politique dans la région, appelant le Conseil de sécurité à prendre des mesures urgentes. «C'est l'occupant marocain qui refuse les propositions de l'ONU», a déclaré Mohamed Sidi Omar à l'APS suite aux déclarations faites, vendredi dernier, par le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, qui a jugé essentiel de relancer le processus de paix au Sahara Occidental et d'appeler le Maroc et le Front Polisario à accepter le prochain candidat qu'il proposera au poste d'envoyé personnel. Dans ce cadre, il a cité le refus par le Maroc de la proposition de désignation de Staffan De Mistura en remplacement de l'ex-Président allemand Horst Kohler qui a démissionné du poste d'envoyé du secrétaire général en mai 2019, indiquant que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a donné son accord à Antonio Guterres concernant ce dernier en avril dernier. «Le Makhzen est même allé jusqu'à fixer des conditions préalables qui excluent arbitrairement un groupe d'Etats membres de l'ONU, à l'instar de pays scandinaves, de l'Espagne et de l'Australie», ajoute le diplomate sahraoui. Pour le diplomate sahraoui, les déclarations faites hier par le SG de l'ONU prouvent qu'il fait face à de véritables problèmes pour nommer son envoyé personnel au Sahara Occidental, d'autant qu'il a fait état de 13 noms proposés pour occuper ce poste, le dernier étant l'Italo-Suédois, Staffan de Mistura, dont le nom a été rejeté par le Maroc. «Faites depuis l'Espagne, les déclarations d'Antonio Guterres ont une signification et nous renvoient au rôle de Madrid dans cette question», a-t-il estimé, rappelant que l'Espagne, en sus d'être la puissance administrante selon le droit international, est aussi membre du Groupe des amis de la RASD au sein du Conseil de sécurité. Elle a, par conséquent, une responsabilité juridique, politique et historique de s'engager dans les nouvelles démarches des Nations-Unies et de l'Union africaine (UA) pour décoloniser les territoires sahraouis occupés. R. I.-APS