Le Front Polisario a donné son accord concernant la désignation du Suédois Staffan de Mistura comme nouvel émissaire des Nations Unies pour le Sahara occidental, en remplacement de l'Allemand, Horst Kohler, qui a démissionné de ce poste en 2019, a déclaré jeudi à l'APS, l'ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelakader Taleb Omar. M.Taleb Omar a précisé que le Front Polisario a donné son accord le 29 avril dernier, notant que si le nom de Staffan de Mistura n'a toujours pas été annoncé officiellement par l'ONU, c'est certainement en raison de blocages que le Maroc aurait dressé face à la nomination de ce diplomate. Ancien médiateur de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura a été proposé par le Secrétaire général de l'ONU pour être le cinquième émissaire de l'organisation onusienne pour ce territoire non autonome. L'ONU a déjà nommé quatre médiateurs pour tenter de régler, en vain, ce conflit vieux de quarante six ans. Il s'agit des deux américains James Baker et Christopher Ross, de l'ancien président allemand, Horst Kohler et du hollandais Peter Van Walssun. Récemment, le SG de l'ONU par la voix de son porte-parole Stéphane Dujarric s'est dit "déterminé" à poursuivre sa quête d'un émissaire pour le Sahara occidental, tout en reconnaissant qu'il "s'agit d'un poste compliqué pour lequel il a toujours été un peu difficile de trouver la bonne personne". Toutefois, le Front Polisario estime que la nomination d'un nouvel envoyé personnel n'est pas "une fin en soi", signalant que le rôle de cet émissaire est de "faciliter un processus de paix vigoureux et limité dans le temps qui conduit à l'exercice libre et démocratique par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance". Staffan De Mistura, proposé par le SG de l'ONU pour relancer le processus de paix au Sahara Occidental, à l'arrêt depuis 2019, a été nommé en 2014 envoyé spécial sur la crise en Syrie. Il a eu à assumer le rôle de facilitateur pour les pourparlers de paix en Syrie, une fonction précédemment occupée par l'Algérien Lakhdar Brahimi, qui a démissionné en mai et avant lui par Kofi Annan. Possédant deux nationalités, italienne et suédoise, le diplomate, 74 ans, cumule quatre décennies d'expérience à l'ONU, dans les zones touchées par le conflit aussi bien que dans les agences humanitaires. L'ancien médiateur a déjà offert ses bons offices en Irak et en Afghanistan où il a servi en tant que chef des missions de l'ONU dans ces deux pays.