L'Ethiopie a dénoncé «l'ingérence» de la Ligue arabe dans le différend qui l'oppose à l'Egypte et au Soudan au sujet d'un méga-barrage sur le Nil, dans un communiqué hier, à deux jours d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. La Ligue arabe a annoncé en juin qu'elle soutenait une intervention du Conseil de sécurité dans cette affaire, malgré l'insistance de l'Ethiopie pour que les négociations se déroulent dans le cadre d'un processus en cours sous l'égide de l'Union africaine. «L'Ethiopie rejette l'ingérence fâcheuse de la Ligue des Etats arabes dans l'affaire du Grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD) après la soumission par la Ligue d'une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU et à l'Assemblée générale de l'ONU pour intervenir dans cette affaire», a déclaré le ministère éthiopien des Affaires étrangères. Le ministre des Affaires étrangères Demeke Mekonnen a fait part de sa «déception» dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, ajoute le communiqué, en affirmant que «la Ligue des Etats arabes est réputée pour son soutien inconditionnel à toute revendication présentée par l'Egypte au sujet du Nil». L'Ethiopie, qui a dit avoir opéré la première phase de remplissage à l'été 2020, a annoncé qu'elle procéderait à la deuxième phase avec ou sans accord. Lundi dernier, l'Egypte a déclaré que l'Ethiopie avait lancé cette deuxième phase, en condamnant «fermement cette mesure unilatérale». R. I.