L'Institut français de recherche pour le développement (IRD) a violé le droit international en signant des accords avec des institutions marocaines pour mener des recherches dans les territoires sahraouis occupés, a indiqué l'Observatoire universitaire international (Ouiso), organisme international s'intéressant à la situation au Sahara Occidental. Côté Espagne, c'est la société Siemens Gamesa qui s'y met. «Devant l'absence de réaction de la présidence de l'IRD et de son comité d'éthique, nous avons été contraints de saisir, le 20 mai 2021, la Commission d'accès aux documents administratifs (Cada) ce qui nous a permis d'obtenir, le 4 juin 2021, de la part de la P-dg de l'IRD, les copies de ces conventions (annexes), qui prouvent que l'action de l'IRD est en violation du droit international et en discordance avec la non-reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental», ajoute la même source. Selon l'Ouiso, «la mauvaise volonté» de l'IRD à faire la lumière sur ces conventions pose la question de l'éthique de la gouvernance d'une institution. L'Ouiso exige l'annulation immédiate des accords conclus avec les institutions marocaines, appelant l'IRD à adopter une éthique plus conforme aux normes du droit international, en particulier le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, aux règles du droit international humanitaire ainsi qu'aux dispositions de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et de son deuxième protocole de 1999, rappelant que l'IRD s'expose à des poursuites judiciaires. Par ailleurs, la représentation du Front Polisario en Europe et auprès de l'Union européenne a condamné «l'implication directe»du groupe espagnol, Siemens Gamesa, dans la construction d'un parc éolien dans la ville de Boudjdour occupée, rappelant que toute activité économique entreprise au Sahara Occidental est illégale au regard du statut de ce territoire séparé et distinct du Maroc. «Siemens Gamesa est en train de charger des mâts de moulin à vent à bord d'un cargo dans le port de Motril en Espagne pour être exportés vers le port d'El Ayoune au Sahara Occidental occupé. Ces matériaux sont destinés à la construction d'un parc éolien à Boudjdour exploité par Enel Green Power et Nareva», selon les détails fournis par le Polisario dans un communiqué. Et rappelle qu'en 1975, la Cour internationale de Justice (CIJ) a confirmé qu'il n'existait aucun lien de souveraineté territoriale entre le Maroc et le Sahara Occidental, indiquant également que depuis 2016, la Cour de justice de l'Union européenne a décidé itérativement que, selon le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, le Sahara Occidental a un statut séparé et distinct du Maroc. R. I.