Face à la flambée des cas de contamination à la Covid-19, le gouvernement fait le choix de reconduire les mêmes mesures déjà en vigueur en écartant l'hypothèse d'un retour à un confinement plus strict. Les walis des villes qui connaissent le plus grand nombre de contaminations prennent des décisions au niveau local à l'instar de la suspension des actes de mariage. Les commerçants et les transporteurs sont rappelés à l'ordre. L'engouement pour la vaccination est constaté. L'ampleur des contaminations mais également la peur de passer un été confiné poussent les plus réticents à se faire vacciner. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Après le constat, les premières mesures pour tenter d'inverser la courbe des contaminations au Covid-19. Un retour à un confinement strict est exclu pour le moment. Il n'a pas été à l'ordre du jour samedi dernier lors de la réunion du président de la République-membres du Comité scientifique ni encore moins évoqué dans le communiqué du Premier ministère reconduisant les mesures déjà en vigueur. Même dispositif reconduit Le choix s'est, en effet, porté sur la reconduction des mêmes dispositions en cours avec le maintien des horaires du couvre-feu pour les 14 wilayas concernées et des protocoles sanitaires devant être respectés tant par les commerçants que les transporteurs. Ce qui a changé, c'est le ton. Il se fait carrément menaçant à l'encontre de tous ceux qui seraient tentés de ne pas observer des règles de conduite pouvant permettre de limiter la contagion, notamment dans les espaces recevant le large public. À défaut de décider d'un confinement qui semble difficile à faire accepter par ces temps de canicule, les pouvoirs publics jouent la carte de la fermeté. C'est ainsi que les services du Premier ministère ont décidé d'un « contrôle rigoureux » du taux de respect des mesures barrières, mais aussi de veiller à ce que les activités frappées d'interdiction ne soient malgré tout maintenues. Dans le viseur des pouvoirs publics, « tout type de rassemblement de personnes et de regroupement familial, notamment la célébration de mariages et de circoncisions et autres événements ». Les walis ont la latitude de « prendre toutes les mesures tendant à faire respecter cette interdiction, en recourant, lorsque la situation sanitaire l'exige, et avec le concours des différents services de contrôle, à l'application des sanctions réglementaires à l'encontre des contrevenants, ainsi que les propriétaires des lieux accueillant ces regroupements ». Il s'agit de freiner la cadence des fêtes de mariage qui se tiennent en dépit de l'interdiction. Certains walis ont tout simplement décidé de suspendre les actes de mariage. Autre source d'inquiétude, le relâchement constaté tant au niveau des administrations que les établissements recevant le public, mais également des commerces. Là encore, il s'agit de réactiver un dispositif déjà mis en place. Les services du ministère du Commerce ont reçu des instructions afin de « reprendre leurs actions de contrôle au niveau des commerces et des marchés, accompagnés de la force publique, et de procéder à la fermeture immédiate du commerce et au retrait du registre du commerce et ce, sans préjudice de l'application des sanctions prévues par la législation et la réglementation en vigueur à l'encontre des contrevenants ». Il s'agit, en fait, de faire appliquer des décisions déjà arrêtées mais dont la mise en œuvre effective a fini, au fil du temps, par connaître le même relâchement que celui observé au niveau de l'observation des gestes barrières. Vaccination : enfin le déclic ? Conséquence directe de cette situation, une courbe ascendante des cas confirmés avec pas moins de 878 cas enregistrés hier. En plus d'une plus stricte application des mesures barrières, le gouvernement table sur la vaccination. La campagne qui avait laborieusement démarré semble enfin intéresser un grand public, jusque-là soit désintéressé, soit réticent. Depuis le début de la semaine, les chapiteaux érigés à travers les placettes connaissent une affluence jusque-là inobservée. La flambée des cas de contamination, les informations sur la gravité des variants en circulation mais également la crainte de passer un été confiné ont fini par provoquer ce qui s'apparente à un véritable déclic. La vaccination, ouverte à tous sans condition d'âge, est appelée à s'accélérer. Le ministre de la Santé affirme que l'objectif étant de «vacciner un million de personnes par mois». Pour y arriver, des points de vaccination supplémentaires sont ouverts. C'est ainsi qu'il est possible de se faire vacciner dans les abords des mosquées, sur les lieux de travail, en plus des centres de santé ou des chapiteaux érigés au niveau des placettes de nombreuses communes. Des caravanes mobiles seront, quant à elles, envoyées vers les zones reculées. Y aura-t-il suffisamment de vaccins pour tous ceux qui désirent se faire vacciner ? Oui, répond le ministre de la Santé, qui affirmait dimanche, lors de sa sortie à travers les points de vaccination à Alger que «le vaccin est disponible en quantités suffisantes depuis quelques semaines», ajoutant que «des lots plus importants arriveront dans les prochains jours, au courant de ce mois de juillet et le mois d'août prochain. Près de quatre millions de doses seront réceptionnées entre le 11 et le 18 juillet courant. Nous avons suffisamment de doses pour arriver à vacciner le plus de personnes, contrairement aux derniers mois où les quantités étaient très insuffisantes». Au final, ce sont pas moins de 20 millions de personnes qui devront être vaccinées avant de pouvoir atteindre l'immunité collective tant espérée. N. I.