De Tunis, Mohamed Kettou Avec plus de 2 700 000 doses de vaccins offerts par l'Algérie, les Emirats arabes unis, les Etats-Unis, la Turquie, l'Egypte, le Qatar, la France et la Chine, sans compter les promesses libyennes et, auparavant, l'aide substantielle qatarie, la Tunisie commence à voir le bout du tunnel. À ces aides, s'ajoute celle du Koweït, qui a versé 5 millions de dollars dans le budget du ministère tunisien de la Santé et décidé de prendre en charge les dépenses de quatre hôpitaux situés dans des régions fortement impactées par le virus. C'est une bouffée d'oxygène dont le pays a grandement besoin pour espérer freiner, même relativement, les contaminations qui ont provoqué un nombre effrayant de morts et poussé à un confinement, parfois total dans certaines régions. Pour «mobiliser» une aussi grande quantité de vaccins, les autorités se sont, enfin, décidées à agir rapidement, en particulier au plan diplomatique. En effet, manifestant son mécontentement, à maintes reprises, de la manière dont est gérée la crise par le gouvernement, le chef de l'Etat a décidé de «prendre le taureau par les cornes» en jouant dans son propre terrain, celui de la diplomatie. Aussi, a-t-il actionné ses prérogatives des affaires étrangères en multipliant les contacts avec ses pairs dans de nombreux pays pour demander de l'aide. Il n'a pas été déçu comme le prouvent les chiffres. La réaction positive de plusieurs pays a été aussi rapide que l'exige la situation «catastrophique» que vit la Tunisie. Simultanément, l'OMS a relayé les appels de la Tunisie à l'aide internationale pour qu'elle vienne en aide à la Tunisie où l'on a enregistré le taux le plus élevé de décès dans le monde arabe et en Afrique. En effet, ce taux a marqué des pics avec près de deux cents décès par jour pour descendre, lundi, à 157. Cependant, pour accélérer le processus de la vaccination, les autorités ont associé les pharmacies privées, désormais autorisées à recevoir les candidats au vaccin inscrits officiellement, sachant que les aides-soignants du secteur public affectés à cette tâche sont «à bout de souffle» et seraient même incapables de répondre à une accélération de la cadence de la vaccination. Reste à espérer pour les citoyens, qu'avec ces nouveaux arrivages de vaccins et d'équipements sanitaires et l'intervention de l'armée dans plusieurs régions du pays, en soutien aux personnels du ministère de la Santé, la Tunisie sera sur la bonne voie pour sortir de cette crise inédite. M. K.