Déjà reléguée au rayon des mauvais souvenirs, en octobre de l'année dernière, après la signature d'un nouveau contrat gazier en marge d'une visite à Alger du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, la forte relation liant Sonatrach et Naturgy a franchi un nouveau palier qualitatif avec l'extension du gazoduc Medgaz. Après plusieurs mois de négociations difficiles avec Naturgy sur les contrats de commercialisation de gaz, les deux vieux partenaires que sont Sonatrach et Naturgy étaient parvenus, en octobre 2020 donc, à s'entendre sur trois avenants introduits dans les trois contrats pour la fourniture de gaz. «Une entente qui a permis à Sonatrach de renforcer sa position sur le marché gazier espagnol et ibérique de manière générale, notamment en cette période de rude concurrence entre les différents producteurs de gaz», déclarait le P-dg de Sonatrach qui scellait ainsi le renforcement du partenariat entre la compagnie algérienne avec son client ibérique liés par des relations commerciales datant des années 70 avec, point d'orgue de ce partenariat, l'association dans la société Medgaz qui exploite le gazoduc reliant l'Algérie à l'Espagne, respectivement à 51% et 49%. C'est à travers cette dernière que les relations des deux compagnies sont revenues sur le devant de l'actualité puisque les deux parties ont annoncé, par le biais d'un communiqué signé par le partenaire espagnol, que l'extension de Medgaz entrera en service au quatrième trimestre 2021. L'expansion de Medgaz, qui a fait l'objet d'investissements de 90 millions de dollars, permettra de transporter 25% du gaz naturel consommé en Espagne. Le gazoduc augmentera sa capacité de 2 milliards m3/an, soit une augmentation de 25%, pour atteindre 10 milliards m3/an à partir du quatrième trimestre, selon Naturgy. Un investissement très conséquent pour les deux parties qui offre à l'Espagne l'occasion de renforcer sa sécurité d'approvisionnement en gaz et à l'Algérie de perpétuer la relation commerciale qui la lie avec l'Espagne par ces temps où une concurrence féroce est en train de s'instaurer sur le marché mondial du gaz. Une extension du gazoduc qui donne encore un peu plus d'assurance à Naturgy et Sonatrach dans le possible non-renouvellement, l'automne prochain, par la partie marocaine de l'accord permettant au gazoduc Maghreb-Europe de transiter par le royaume chérifien. «L'Espagne a réussi à sauver avec l'Algérie un possible problème d'approvisionnement si une escalade de représailles à l'encontre de notre pays par le Maroc commençait», assurait El Confidencial Digital, la publication ibérique en ligne, qui annonçait, il y a quelques semaines, que la solution de rechange privilégiée sera de recourir au gazoduc Medgaz. Une solution idoine pour que soit évitée la baisse qui a caractérisé l'approvisionnement de l'Espagne en gaz à partir du sud de l'Algérie, l'hiver dernier, écartant ainsi la possibilité que le marché espagnol se tende et finisse par donner lieu à une hausse de prix qui n'a fait qu'ajouter une couche à la crise induite par la pandémie sur l'économie et les ménages en Espagne. Azedine Maktour